Les Dents de la mer : Steven Spielberg regrette l'impact de son film sur la chasse aux requins

Steven Spielberg regrette que son long-métrage, Les Dents de la mer, ait influencé la chasse aux requins et causé de nombreuses morts.

Le combat au cinéma pour protéger la biodiversité et les espèces animales menacées ne date pas d’hier. Ainsi, Nicholas Ray avec La forêt interdite, Hayao Miyazaki avec Nausicaä de la vallée du vent et plus récemment James Cameron avec son blockbuster "gauchiste" Avatar 2 : La Voie de l’eau se sont engagé dans la lutte pour préserver notre environnement. 

Malheureusement pour eux, le septième art n’incite pas toujours l’Homme à agir pour le mieux, notamment quand il s’agit de la planète, bien au contraire. Et l'un des plus tristes exemples est celui de la chasse aux requins qui aurait été grandement influencée par le long-métrage culte de Steven Spielberg, Les Dents de la mer. Le réalisateur du tout récent et excellent The Fabelmans s’est d’ailleurs confié à ce sujet lors d’un entretien avec la BBC.

Non, pêcher le requin ne vous rendra pas aussi cool que Roy Scheider

Steven Spielberg a déclaré, à cette occasion, regretter profondément que Les Dents de la mer ait inspiré de telles atrocités : 

« C’est l’une des choses que je crains toujours... non pas d’être mangé par un requin, mais que les requins me tiennent pour responsable de cette frénésie alimentaire qui s’est emparée de pêcheurs fous après 1975. Je déplore vraiment depuis ce jour, la décimation des requins à cause du livre et du film. »

Selon plusieurs rapports, le requin est devenu, après la sortie des Dents de la mer, une cible de choix pour les pêcheurs de toute sorte, avides d’obtenir un trophée. La vision du requin, proposée par Les Dents de la mer, déculpabilisait quelque part ces pseudo-sportifs. En effet, l’animal était présenté dans le long-métrage comme une menace potentielle pour l’Homme. Cette éventualité couplée aux exploits de Roy Scheider aurait donc suggéré de bien mauvaises idées, dans les esprits de quelques détraqués. 

Quand tu relâches un requin après avoir écouté papa Spielberg

C’est pourquoi, presque 50 ans après la sortie du film, Steven Spielberg regrette amèrement que Les Dents de la mer ait servi de prétexte à un massacre écologique. L’auteur du roman d’origine, Peter Benchley avait déclaré de son côté, en 2006, auprès du London Daily Express, qu’il n’aurait jamais écrit le livre, s’il avait envisagé ces conséquences catastrophiques. Steven Spielberg et Peter Benchley doivent-ils brûler leur œuvre sur la place publique pour autant ? Pas forcément.

Certes, on ne peut pas contester le legs néfaste des Dents de la mer, qui a incité certains abrutis (il faut appeler un chat un chat) à commettre l’irréparable. Cependant, les deux artistes, meurtris par ces comportements, dont ils se jugent en partie responsables, ne doivent pas supporter toute cette tragédie sur leurs épaules. Car ces événements prouvent aussi que les imbéciles s’appuient sur toutes sortes de raisons, même les plus futiles, pour justifier l’indéfendable. Et ni Steven Spielberg ni Peter Benchley ne pourront être accusés des prochaines exactions perpétrées par des crétins. Il serait d’ailleurs étonnant que The Fabelmans qui sortira le 22 février 2023 leur serve d’alibi (même s'il ne faut jurer de rien).