Plush : surprise, le film NFT avec Kev Adams est une grosse arnaque
Le projet vanté par Kev Adams promettait d'être un champion du box-office français, produit à l'aide de NFT. Il s'agit en réalité d'une grosse arnaque, comme révélé par Mediapart.
Le cinéma traverse actuellement une période trouble. Concurrencée par des plateformes de streaming de plus en plus puissantes et mis à mal par la pandémie de coronavirus ayant placé le monde sous cloche pendant près d'un an et demi, l'industrie peine à se relever et cherche des moyens pour se remettre sur le droit chemin. De nouvelles méthodes de financement ont pu ainsi voir le jour ces derniers temps, comme les alliances avec les anciens ennemis du streaming, notamment Apple TV+.
Mais, à l'heure où cryptomonnaies et mystérieux NFT pullulent sur internet, il était évident que ceux-ci allaient finir par faire irruption dans le monde du cinéma. Fin 2021, le producteur Niels Juul annonçait vouloir s'associer à Martin Scorsese pour réaliser le premier film produit à l'aide de NFT, ou jetons non fongibles. Quentin Tarantino avait lui tenté de vendre des extraits inédits de Pulp Fiction sous la même forme, ce qui lui avait valu une plainte en justice du studio Miramax. Non content d'apparaître dans des productions Netflix médiocres comme Happy Nous Year, Kev Adams a tenté le pari... et c'est une catastrophe.
« Allez viens Mamie, on va acheter des NFT »
Le projet Plush
C'est le 14 avril 2022 que le projet Plush s'est annoncé au grand public, avec la promesse de devenir le premier film d'animation entièrement financé par une collection de NFT. L'humoriste et comédien Kev Adams promeut alors l'ambition de ce long-métrage, réunissant de nombreuses personnalités françaises. Éric Judor, Camille Lellouche, Gérard Darmon, Audrey Lamy, Gims ou encore Rayane Bensetti doivent tous donner leur voix à un des oursons stars du film.
S'affichant en live sur Instagram aux côtés d'un mystérieux individu portant un costume d'ours en peluche, Kev Adams annonce que les acheteurs de ces NFT seront coproducteurs du film et disposeront de privilèges et d'un intéressement sur les recettes au box-office. L'objectif est de réunir un imposant budget de 60 millions d'euros, ce qui correspond à la vente de 50 000 petits oursons virtuels. Car, oui, chacune de ces images coûte individuellement... environ 1250€. Notons enfin que ces NFT ne peuvent s'acquérir et se revendre qu'au travers d'Ethereum, deuxième cryptomonnaie mondiale.
Big news, PLUSH is coming to light!
— Plush???? (@plush_nft) April 14, 2022
Most talented actors and artists are joining the PLUSH cast.
You're probably wondering why? An innovative concept will be revealed soon.
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Pour rassurer les investisseurs, les instigateurs du projet (via la société nouvellement créée Illuminart) avancent que Plush sera réalisé par des vétérans de l'animation, ayant notamment travaillé pour le studio Illumination. Un nom à la portée significative, puisque ce studio français racheté par Universal a créé la lucrative franchise Moi, moche et méchant, et est habitué des coups d'éclat au box-office. Se basant sur cette expertise et une moyenne du box-office des derniers films du studio (qui n'a quasiment aucun rapport avec Plush), la brochure promotionnelle table sur des revenus de 700 millions de dollars. Sauf que personne n'en verra jamais la couleur.
Un an après l'annonce du projet, moins de 1 300 peluches ont été vendues, pour un total de 1,5 million d'euros. Bien loin des 50 000 requis pour donner naissance au film d'animation. Selon Mediapart, qui révèle les coulisses de cette vaste machination, 770 investisseurs sont aujourd'hui sur la touche, avec une perspective quasiment nulle de retrouver leur mise initiale. Désormais au point mort, le projet ne serait en réalité qu'une grosse arnaque.
« On a peut-être fait une connerie »
Un échec retentissant
Le studio de production Illuminart a en fait allègrement joué sur la confusion avec Illumination, alors que les deux sociétés mandatées pour travailler à l'animation du long-métrage, Rooftop Productions et Karlab, sont complètement inexpérimentées. La première, créée en 2020, n'a absolument aucun lien avec Illumination, et n'a jamais fait un seul film. La deuxième a bien été fondée par deux anciens du studio Illumination, mais elle n'a en réalité qu'un rôle de sous-traitant pour le projet. Autrement dit, l'argument promotionnel phare de Plush, tout comme ses promesses farfelues de succès commercial, n’est qu'un vaste mensonge, ou du moins une déformation de la réalité.
Alors que Kev Adams avait tenu à minimiser les risques encourus par ceux qui allaient participer au projet, avançant qu'il était quasiment sûr que les investisseurs allaient pouvoir revendre leurs NFT facilement en cas d'échec, la réalité est tout autre. Et le retour sur Terre est brutal pour ceux qui s'étaient procuré un des oursons virtuels. Car, toujours selon Mediapart, depuis septembre 2022, il n'y a eu que 14 reventes, pour un prix bien moins important que celui à l'achat (environ 250€ par NFT, contre 1 250 à l'achat rappelons-le).
« Je te jure que ça va marcher »
Coup de poker
L'arnaque va encore plus loin selon l'enquête du journal. En effet, la société Illuminart, censée produire un film entièrement français, est en réalité basée à Dubaï. Son nom anglais est « Illuminart calligraphes et peintres », tandis que son patronyme arabe, encore plus lunaire, présente l'entreprise comme « le minaret location de chevaux et de chameaux pour excursions ». On est loin des experts de l'animation promis.
Le bonhomme en costume d'ours qui accompagnait Kev Adams à l'annonce du projet serait selon Mediapart un milliardaire du nom de Fabien Tref, plus connu pour ses frasques au poker que pour ses talents de producteur. Le mystérieux homme d'affaires est notamment ciblé par un signalement de Tracfin, service de renseignement français luttant contre le blanchiment d'argent et la fraude fiscale, et est sujet à une enquête préliminaire du Parquet de Toulon en 2016. L'apparence des petits oursons de Plush est d'ailleurs directement inspirée du logo d'un club de poker où il avait pour habitude de se rendre.
Les soussous dans la plush
L'affaire, si elle se confirme, soulève en tout cas bien des interrogations sur la place des NFT et des cryptomonnaies dans le financement du cinéma (et pas uniquement). Mais également le rôle occupé par les célébrités qui ont accepté de promouvoir le projet, manifestement sans chercher à comprendre davantage sa réelle nature.
Le projet Plush, qui n'a plus donné signe de vie depuis quasiment neuf mois, ne verra assurément jamais le jour, alors que le fameux studio Illuminart n'a même pas pris la peine de renouveler sa licence commerciale. Une catastrophe à tous les étages, qui devrait servir de leçon aux malheureux investisseurs particuliers... et à l'industrie tout entière.
27/04/2023 à 09:52
Quelqu'un a monté une association ou un groupe pour récupérer l'argent ? ou compte le faire pour que les personnes arnaquées récupèrent leurs argents ?
26/04/2023 à 17:08
Il y as des gens assez crédules pour croire que Kev Adams pourrais faire un bon film ?
25/04/2023 à 11:12
Est-ce la même avec la DCFxKlapcoin porté notamment par Sarah Lelouche ?
Ils ont produit entre autre le médiocre court métrage de Charlotte Gabris « Celle qui n’avait pas vu Friends », qui va malheureusement devenir un long-métrage, je ne sais pas si en revanche le financement vient de cette monnaie virtuelle.
Il y en a un parmi vous qui a creusé le sujet ?
25/04/2023 à 09:28
L’arnaque semble assez caractérisée. Tous les signaux d’alerte sont là : NFT, cryptomonnaie, Dubaï, réseaux sociaux… et cependant il s’est quand même trouvé des gogos pour tomber dans le panneau.
25/04/2023 à 06:05
Le but était clairement de piquer du fric c'est tout, Kev Adams le faux comique du Système Judéo- satanique
25/04/2023 à 04:45
@jimcord
Bah dis donc, t'aurais pas croqué, toi ?
Bon, pour le reste, kev Adams et arnaque, ça sonnait quand même bien à la base...
Faut pas s'étonner non plus.
24/04/2023 à 22:51
Toujours la même communauté qui vous arnaque les goys, mais ne vous arrêtez pas d'être ce que vous êtes, cela fait avancer le schmilblick talmudique.
24/04/2023 à 22:43
Surprise, kev adams est une grosse arnaque. Ah non pardon, ce n'est pas une surprise
24/04/2023 à 19:37
De toute façon à part des exceptions, les NFT mettent rarement en valeur de vrais talents d'artistes, à moins d'élever l'escroquerie en art, ce qui se défend.
24/04/2023 à 19:27
L"affaire montre surtout que le marché numéro 1 mondial est celui des gens sans cerveaux, non? Inépuisable, on trouvera toujours des pigeons, ça donne envie de se lancer.