Le Livre de Boba Fett : oubliez la série Star Wars et lisez le super War of the Bounty Hunters

Lucas Jacqui | 5 février 2022
Lucas Jacqui | 5 février 2022

S'il faut encore vous convaincre que Le Livre de Boba Fett aurait pu être mieux, on vous donne 5 raisons de lire ces comics fidèles au chasseur de primes.

Après le succès de The Mandalorian, Disney semblait enfin sur la bonne voie pour adapter l’univers riche de Star Wars. La société de Mickey a même pris la confiance en lançant une pelletée de projets qu’on n’attendait pas. Dans le tas, il y a bien eu quelques surprises comme la série Obi-Wan Kenobi avec Ewan McGregor de retour dans le rôle, une série Ahsoka qu'incarne Rosario Dawson depuis The Mandalorian, et enfin Le Livre de Boba Fett avec Temuera Morrison devenant le fils Fett après avoir joué le père, enfin le clone.

Après tant d'années à exister dans les comics, romans et séries d'animations, le fameux chasseur de primes et meilleur figurant de la trilogie originale a enfin son moment en solo et en live action. Même si la série n'est pas encore finie quand sort cet article, on constate qu'elle ne brille pas grâce à son personnage éponyme. Le plus cocasse est que la magie du planning Star Wars a voulu que sorte en même temps une série de comics sur Boba Fett, War of the Bounty Hunters. Tout a été fait en grand pour le chasseur puisqu’il a carrément son event impliquant toutes les séries comics Star Wars.

On vous donne cinq raisons d’arrêter Le Livre de Boba Fett et de lire les comics War of the Bounty Hunters.

 

War of the Bounty Hunters : comics, War of the Bounty HuntersÇa va tirer à lasers réels

 

Boba shot first

Depuis sa naissance et son éducation avec le chasseur de primes Jango Fett dans un centre de formation de l’armée de la République, jusqu’à sa chute ridicule dans le Sarlacc, Boba Fett n'a connu que la violence. On le voit brièvement dans les films où il est surtout un bon pisteur qui met le grappin sur Han Solo et sa bande sur Bespin. Dans War of the Bounty Hunters, Fett est au sommet de son art, et vient de faire le coup de sa carrière : récupérer le corps de Han Solo fraîchement mis dans la carbonite. Le comics fait donc suite à L'Empire contre-attaque.  

Mais, bien qu’il détienne le contrebandier, il ne l’a pas encore ramené à Jabba le Hutt. Tous les chasseurs de primes de la galaxie se lancent donc à la poursuite de Boba pour empocher la prime. Des mafias désireuses d’avoir Han Solo se joignent aussi au bal. Pour récupérer le corps statufié de Solo, Fett tue sans même chercher à savoir pourquoi on a voulu l’attaquer. La vengeance ? L’argent ? L’audace ? Le chasseur s’en bat les détonateurs thermiques.

 

Star Wars : comics, War of the Bounty HuntersUn personnage qui parle avec son blaster

 

La série en devient presque un « Boba Fett kill the Star Wars universe » tant il se retrouve face à des personnages iconiques de la saga qu’il doit écarter de son chemin. Comment se défaire du Trandoshan Bossk capable de faire repousser ses membres ? Boba Fett trouve la solution, quitte à faire longuement agoniser son ancien allié. Jamais Fett ne se laisse démonter par un ennemi, usant de tous les coups et gadgets pour dominer la situation.

Son blaster comme ses répliques sont des armes qu'il utilise avec efficacité, touchant constamment sa cible. On est loin du Boba Fett de la série Disney+ qui relâche ses prisonniers et marchande avec des voyous. Pourtant sauvage dans The Mandalorian, il devient un bon samaritain dans sa série.

 

The Mandalorian : photoBoba Fett en mode berserker dans The Mandalorian

 

Pas de fan service de fond de tiroir

Créées par des fans, The Mandalorian et The Book of Boba Fett sont garnies de références plus ou moins obscures à l’univers Star Wars. Dans la série sur Fett, cela prend par exemple la forme d’un crapaud en clin d’œil à un plan de Un nouvel espoir. Mais aussi d’un easter egg méta d’une peinture de Ralph McQuarrie (celui qui a posé les bases visuelles de Star Wars) se faisant détruire (une métaphore du respect qu’a la série envers l’œuvre originale). D’autres bonbons destinés aux fans apparaissent sans rien apporter de plus qu’un soufflement de nez si on a eu le temps de les voir.

Avec War of the Bounty Hunters, Boba Fett se retrouve sur le chemin de héros et vilains des films, comme des comics de l'oeuvre de George Lucas. Au-delà d’être des figurants qui passent en arrière-plan, la série de comics fait intervenir dans son intrigue ces protagonistes connus pour qu'ils contribuent aux péripéties de l'histoire, tout en avançant dans leurs arcs respectifs. Le chasseur de primes est confronté à chacun d’eux dans des situations qui font se demander si les comics ne vont pas dévier des films. Pourtant, le tout reste suffisamment cohérent pour ne pas faire décrocher le lecteur.

 

War of the Bounty Hunters : comics, Star WarsPersonne ne manque à la réunion

 

Bien sûr, faire revenir des célébrités de Star Wars dans des comics n'a besoin que de coups de crayon, alors qu’une série live requiert des moyens considérables comme l’a montré la courte scène de Luke Skywalker dans The Mandalorian. Pourtant, War of the Bounty Hunters fait aussi intervenir des personnages des films spin-offs, donc plus récents.

De plus, le comics ne reprend pas juste un personnage pour faire sourire le lecteur, son apparition fait sens et ne dénature pas ce qu’il est. Ce que n’a brillamment pas fait The Book of Boba Fett avec Krrsantan, un wookie gladiateur issu des comics qui a défié Obi-wan Kenobi en duel (à qui il doit sa balafre au visage), et se fait tabasser par une bande de cyborgs des rues.

 

Star Wars : comicsÇa soulève un maître jedi, mais ça ne peut pas coucher quatre hipsters

 

de véritables enjeux

À l’heure où sont écrites ces lignes The Book of Boba Fett n’a plus qu’un épisode pour conclure son histoire. Jusque-là, la menace est relative, les difficultés sont facilement contournées et Boba Fett n’a pas de réels ennemis à éliminer. La promotion misait sur une série dans le style du Parrain, ce qu'il en reste ressemble plus à la Guerre des Boutons. Bien que deux timelines se mêlent, l’histoire avec les Tuskens, et la mise en place de sa « « « mafia » » », la sauce ne prend pas et la tension ne vient pas. Ce qui est loin d’être le cas dans War of the Bounty Hunters.

 

Le Livre de Boba Fett : photo, Ming-Na WenBoba Fett et ses stagiaires

 

Le corps de Han Solo en sa possession, Boba Fett pense avoir fait la plus grosse partie du travail. Or, il se trompe puisqu’une mystérieuse mafia présumée éteinte revient et vole le contrebandier dans la carbonite au chasseur de primes. Derrière cet acte qui pourrait se résoudre à coups de blasters, c’est en fait un pari risqué que prend cette pègre revenante. En effet, en plus de retirer à Jabba le dû que lui avait promis Fett, provoquant tout le clan Hutt, la mafia réunit tous les plus gros gangs de la galaxie pour une enchère, humiliant les dangereux Hutts.

Boba Fett n’a qu’un but, récupérer Solo pour éviter le déshonneur de ne pas compléter un contrat, sa seule ligne morale. Sauf qu’à cette belle fête se ramène également l’Empire qui veut Solo, ainsi que des Rebelles assez connus venus le libérer. Fett se retrouve au milieu de ce conflit de pouvoir et de réputation sur le point d’exploser en guerre entre mafieux, impériaux et Rébellion. Cet event ne manque pas d’ambition et inclut dans son histoire quatre séries Star Wars, quatre one-shots et les cinq numéros War of the Bounty Hunters sur sept mois de publication. En France, l’éditeur Panini a publié cinq tomes réunissant l’intégralité des comics impliqués dans cet arc.

 

War of the Bounty Hunters : comics , Star WarsQuand ton nom est une arme de dissuasion massive

 

Star Wars n’est pas souillé

Et c’est un point quand même important à souligner. Apporter de la matière à des personnages, espèces, ou cultures peu mises en avant dans Star Wars afin de les rendre plus complexes est un choix judicieux. The Book of Boba Fett réussit à le faire avec le clan Tuskens qui n'est pas montré comme un peuple de sauvages. Pourtant la série va à contresens de ce qui fait l'essence du chasseur de primes. Toujours présenté comme un meurtrier professionnel et sans état d’âme, son revirement mal expliqué dans la série passe pour une mauvaise réécriture du personnage.

Plus que le personnage principal méconnaissable par rapport à ce que l'on connait et attendait de lui, tout ce qui l’entoure et touche devient risible (le Rancor et Boba pet-sitter, les ados en scooter, etc.). Star Wars perd des plumes, mais heureusement War of the Bounty Hunters les lui recolle. Boba Fett y reste fidèle à lui-même tout en montrant jusqu’où il est prêt à aller pour compléter un contrat. Le comics prouve qu’il est le plus dangereux des chasseurs de primes, et c'est ce qui fait tout son intérêt.

 

Le Livre de Boba Fett : photoKrrsantan est devenu l'ombre de lui-même dans la série

 

Aucun personnage n’est trahi par son apparition dans le comics, son histoire en devient plus riche, et se complète avec le canon Star Wars. La position privilégiée de Jabba dans la galaxie en est que plus claire, et l’influence du Hutt paraît si impressionnante que sa disparition aurait dû déclencher une guerre violente qu’aurait pu nous présenter la série Disney+.

Dark Vador en impose et ne cherche pas à s'amuser de ces gangsters, il a un but et s'y tient. Surtout, le comics ne tombe pas dans le piège des univers étendus en posant un personnage à tel endroit parce qu’il servira dans d’autres projets. War of the Bounty Hunters utilise chaque protagoniste avec raison.

 

War of the Bounty Hunters : comics, Star WarsRivalité entre gangsters Hutts

 

Pas de robert rodriguez

Vous en avez marre de voir Robert Rodriguez faire n’importe quoi avec Boba Fett ? De voir toujours et encore Tatooine et les mêmes deux villes de cette planète ? Lassé de la mollesse des combats et des courses poursuites ? Agacé de voir que chaque épisode n’apporte rien et n’exploite pas le bac à sable qu’est Star Wars ? Avec War of the Bounty Hunters, c’est Charles Soule à l’écriture de l’arc principal et Luke Ross au dessin.

Soule est l’un des auteurs les plus prolifiques sur l’univers Star Wars puisqu’il a notamment écrit l’intégrale de la série Darth Vader – Dark Lord of the Sith de 2017, ainsi que la série Poe Dameron de 2016. Il fait surtout partie des cinq auteurs ayant eu la lourde tâche d’établir et d'initier le plan mêlant comics, romans et films sur l’ère de la Haute République, la nouvelle époque de Star Wars initiée par Disney.

Son roman Star Wars : La Lumière des Jedi est le premier de cette ère. Soule connaît plus que bien l’univers de George Lucas, il en maîtrise les codes et sait jouer avec les rebondissements au sein de plusieurs intrigues avec des personnages existants.

 

War of the Bounty Hunters : comics, Star WarsDes répliques aussi assassines que ses bombes

 

Au dessin, c’est Luke Ross qui est aussi un fan de Star Wars puisqu’il a illustré les comics The Force Awakens de 2016, Darth Maul en 2017 et Thrawn en 2018. Son style simple, mais détaillé permet d’identifier aisément les personnages les plus connus de la saga, tout en représentant fidèlement les machineries des vaisseaux et l’armure usée de Boba Fett. Son découpage efficace allant à l’essentiel réussit sans mal à être plus dynamique que la série The Book of Boba Fett. Presque chaque case iconise le chasseur de primes.

La nouvelle série live de Star Wars est aussi bonne en bouche que la bile du Sarlacc dans lequel Fett aurait mieux fait d'être digéré. Ça aurait été plus agréable pour lui. Alors que tout espoir était envolé de voir le chasseur de primes devenir cool à l’écran et enfin donner raison à ses fans, Marvel/Star Wars nous met entre les mains ce qu’aurait dû être la série Disney.

 

Le Livre de Boba Fett : photo"Comment ça j'étais mieux où j'étais ?"

 

War of the Bounty Hunters n’est pas le meilleur comics que vous lirez, mais c’est à n’en pas douter la meilleure chose que vous verrez sur Boba Fett depuis longtemps. Fidèle à la saga dans laquelle il s’ancre, proposant une intrigue simple, mais aux enjeux pouvant impacter toute la galaxie, l'arc de Charles Soule et Luke Ross est même une entrée idéale dans l’univers Star Wars des comics.

L’event est le premier d’une trilogie qui fait revenir au premier plan un personnage secondaire injustement oublié par Disney (qui l’avait créé). Dans cette trilogie, Boba Fett n’aura sûrement plus de rôle à jouer après War of the Bounty Hunters, et c’est mieux comme ça. Savoir doser l’utilité d’un personnage afin de l’exploiter raisonnablement est la leçon que donne le comics à The Book of Boba Fett.

War of the Bounty Hunters aura son troisième tome en vente dès le 16 février 2022 en VF aux éditions Panini Comics. Le quatrième suivra le 16 mars, et le cinquième et dernier sera disponible le 20 avril 2022.

Tout savoir sur Le Livre de Boba Fett

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Soutien sidemaul
08/02/2022 à 15:16

Vous avez vraiment pas honte.

Phuzor
05/02/2022 à 19:09

Boba Fett casse la baraque dans ce comics, impitoyable et sans pitié comme on l'aime, pas grand chose à voir avec le personnage vieillissant et obsolète qu'il semble être devenu dans l'actuelle série, ok.
Mais ça c'était avant... Avant qu'il ne fasse un séjour prolongé dans l'estomac du sarlacc (on doit un peu cogiter je pense^^) et puis en étant recueilli par les tuskens, il a découvert la vie en communauté, le partage... bref un mode de vie en totale opposition avec ce qu'il avait connu durant son parcours de chasseur de prime solitaire. C'est assez bien expliqué je trouve. Ensuite qu'il passe le relais au mandalorien, je trouve ça plutôt original. Après tout c'est grâce à ce personnage qu'il avait récupéré son armure et puis que les différentes séries se rejoignent ainsi c'est pas mal

Mick
05/02/2022 à 14:21

"S'il faut encore vous convaincre que Le Livre de Boba Fett aurait pu être mieux...oubliez la série".

Blabla, t'as pas aimé, te sens pas obligé avec toute ta subjectivité de partir en croisade pour imposer ta pensée. Fan service ou non, la série reste bien plus plaisante et surtout cohérente à regarder comparé à la dernière trilogie qui cumule tout les défauts des productions qui sortent de la cavité de la souris démoniaque et vénale.

@ rientintinchti
Merci je me suis bien amusé et je me passe de ton avis, d'âne.

rientintinchti
05/02/2022 à 13:48

ha ha ha.
Une boite de conserve avalée puis recrachée par un trouduc sableux juste pour plaire aux fanboys qui gobent tout.
Amusez-vous bien les petits pigeonneaux