La Casa de papel Partie 5 Volume 2 : critique du final tout pété sur Netflix

Alexandre Janowiak | 6 décembre 2021 - MAJ : 13/12/2021 14:47
Alexandre Janowiak | 6 décembre 2021 - MAJ : 13/12/2021 14:47

Sans grande surprise, La Casa de papel a tiré sa révérence avec cette partie 5 volume 2 tout en laissant le soin à Netflix d'annoncer le lancement d'une série spin-off sur le personnage de Berlin en 2023 et d'en dévoiler plus sur le remake coréen de la série de casse. Des révélations qui n'ont pas empêché la série espagnole de Álex Pina de finir dans la souffrance.

CASOS DE PAPEL

Dans son dernier épisode, La Casa de Papel s'ouvre quasiment sur cette phrase : "Vous croyez que la partie est finie, alors qu'elle ne fait que commencer". Et c'était bel et bien le syndrome de la série reprise par Netflix à la fin de sa saison 1 (ou partie 2, c'est selon) : cette incapacité à savoir où elle voulait vraiment se diriger ou simplement à savoir dire "stop". Alors que la série avait parfaitement réussi son contrat avec ses deux premières parties très conclusives, elle a été victime de son succès et de l'hubris de son créateur et du N rouge.

En a résulté, dans un premier temps, une série décidée à se renouveler tout en suivant le même schéma scénaristique (un nouveau braquage, de nouveaux otages, un nouveau bras de fer avec la police...) que ses débuts. Puis, dans un deuxième temps, La Casa de papel a montré son vrai visage, celui où elle a finalement été incapable de sortir de ses gonds pour mieux se transcender.

 

La Casa de papel : Photo Najwa Nimri, Álvaro MorteUn duel qui va rapidement se transformer en duo

 

Cet ultime volume en est le plus parfait exemple avec son histoire totalement accessoire. C'est bien simple, en cinq épisodes, la série n'apporte strictement rien à ses personnages, multipliant une nouvelle fois les sous-intrigues débilisantes, les bisous furtifs ou interdits, les flashbacks ennuyeux et les faux moments de poésie (notamment avec le personnage de Tokyo et son fantôme censé émouvoir le pauvre Rio, décidément mal écrit jusqu'au bout) pour tenter de les développer, sans jamais y parvenir.

D'où cette sensation de grand n'importe quoi où la grande ennemie du Professeur depuis deux parties devient soudainement la grande alliée du groupe et où les cris d"un bébé sont confondus avec les miaulements d'un chat par des troupes d'élite de l'armée espagnole. C'est finalement devenu ça La Casa de papel, une série avec laquelle la suspension d'incrédulité n'est plus suffisante tant elle demande surtout un acte de foi de la part des spectateurs, prête à tout leur faire croire sans vergogne et sans rechercher la moindre cohérence, et espérant les tenir rien que par son aura.

 

La Casa de papel : photoBella Ciao... encore et toujours

 

FEO CIAO

Ainsi, dans un élan probablement lyrique, le personnage de Palerme, en difficulté avec l'acheminement des billes d'or dans les tuyauteries souterraines, décide de cajoler, caresser et adresser des mots doux à la pompe les projetant pour que le plan fonctionne. Et aussi fou que ça puisse paraître, le scénario décide que cet amour pour une machine sera suffisant. Car oui, clairement, la série n'en a plus rien à foutre de surfer sur un amas de conneries grotesques et malaisantes.

Preuve s'il en est de la manière dont Netflix aura traité les fans de la série avec dédain, les prenant volontairement pour des imbéciles avec cette partie 5 (voire plus). Pourquoi décider de tuer Tokyo dans le volume 1 ? Pour créer une émotion factice, au milieu de cette absence d'enjeux et de ce statu quo scénaristique. Pourquoi rendre plus attachant le personnage de sociopathe de Berlin dans ce volume 2 avec la trahison de son fils et de son épouse ? Indiscutablement pour préparer son futur spin-off. Pourquoi avoir volé la banque d'Espagne ? Pour mettre en PLS l'élite, car au fond, La Casa de Papel est une grande série sociale et révolutionnaire portée par des personnages altermondialistes (non).

 

La Casa de papel : Photo Álvaro MorteUne série qui se rend enfin aux autorités pour mauvais goûts

 

Et on aurait eu envie d'y croire, si la série Netflix n'était pas justement un pur produit du capitalisme avec ses énièmes saisons renouvelées dans le vide, son futur spin-off sur Berlin, son remake coréen et probablement ses futurs nouveaux spin-off sur le boulanger vu dans l'épisode 7 de la partie 1 et le gardien de parking aperçu derrière un mur dans l'épisode 2 de la Partie 4.

Dans ses derniers instants, le volume 2 a la bonne idée de lancer la chanson Fix You de Coldplay s'ouvrant sur un doux "When you try your best, but you don't succeed. When you get what you want, but not what you need". Et il y a en effet de ça devant La Casa de papel. Ce sentiment d'avoir vu une série qui aura tout donné pour être une bonne série, mais n'aura jamais réussi à l'être. Le sentiment de voir une série qui aura obtenu tout ce qu'elle voulait (son succès phénoménal), mais qui n'aura jamais eu ce qui lui manquait : une bonne histoire, de vrais personnages et une authenticité. Allez, ciao bella.

La Casa de papel est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 3 décembre 2021

 

La Casa de papel : Affiche française Volume 2

Résumé

Jusqu'au bout, le grand final de La Casa de papel aura été incohérent, complaisant et ennuyeux.

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Lecteurs

(2.1)

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commentaires
joseph
13/01/2022 à 09:23

Lorsque j'ai découvert cette série, au début, j'en suis devenu accro. Je restais des soirées à me gaver de cette histoire invraisemblable, mais romanesque. Les producteurs ont fait disparaitre les personnages les plus emblématiques et les ont remplacé par des pâles copies. J'ai essayé de regarder la série du final. J'ai décroché. Je suis allé dormir, malheureux! Que de déception!

Michalix33
01/01/2022 à 13:37

Le dénouement, fin de la saison 5, n’est pas crédible… Quel intérêt a la police et le gouvernement espagnol de les laisser s’échapper en faisant croire à leur mort ?
Le coffre fort de la Banque espagnole est rempli de lingots en laiton, et toute la bande s’échappe au risque de révéler un jour la vérité …! Pas crédible du tout !

Miami81
30/12/2021 à 14:04

Un peu sévère comme critique mais assez juste sur beaucoup de points. Je pense que cette dernière partie aurait méritée une étoile de plus ne serait ce que pour la réalisation qui est vraiment impeccable. Un vrai plaisir au niveau des yeux.
Pour le reste, je vous rejoins, sur la base d'une idée qui paraît grandiose, si on gratte un peu, on s'aperçoit que le tout manque de cohérence et de travail d'écriture. je pense que si on met bout à bout toutes les parties de l'attaque de la banque centrale, on doit s'apercevoir que le fil de l'action n'a aucune logique.
Reste des twist sympa, même si on a du mal, pour le dernier, aussi sympa soit-il, à admettre la réaction du gouvernement espagnol.
Donc réalisation impeccable pour une série qui a un peu trop forcé sur la corde. 2 étoiles toutefois à mon avis.

TangoCash
15/12/2021 à 08:34

Une bonne critique, normalement, ça parle du bon et du mauvais d'une série ou d'un film...
Quand ça ne balance que le mauvais, c'est juste un règlement de compte personnel. Aucun intérêt.

Dji Bout'
14/12/2021 à 09:00

Critique très sévère, surement l'œuvre d'un fan extrêmement déçu...qui aime bien, haï bien.
Effectivement l'histoire se perd dans de pseudo méandres inutiles, de nombreuses incohérences...
Mais c'est comme les tours de magie...on sait que c'est faux mais on applaudit à la fin..
Et puis sans Tokyo c'était plus pareil..
Bref, par contre le twist final, est crédible..l'or enfermé au fond d'une cave n'est qu'une garantie psychologique..
Cela aurait plus drôle et plus politiquement engagé de le rendre vraiment et d'avoir fait le casse du siècle en spéculant sur les marchés financiers

KiNG
11/12/2021 à 20:14

C est une série très réussie. Une série qui a su mélanger fiction, émotion, chance. On ne demande pas d être 100% réaliste sinon PRISON BREAK, BLACKLIST aurait échoué.

Tokyo
10/12/2021 à 23:43

Critiquer pour critiquer ! Cet article est vraiment du n’importe quoi !
La série est un chef d'oeuvre, un vrai succès ! Grand merci à Álex Pina et aux acteurs,

Roosty
10/12/2021 à 12:39

Faut pas abuser quand même

Kev
10/12/2021 à 10:04

Vôtre critique critique est d'une absurdité absurdité...

Romi
09/12/2021 à 21:14

100% d'accord avec la critique. Casa del papel aurait pu être une excellente série si les scénaristes avaient essayé de donner un peu de cohérence et de réalisme a cette histoire. Depuis la première saison , la flic qui tombe éperdument amoureuse du professeur en a peine 5 jours et 4 cafés , ne fait plus confiance a son bras droit de 20 ans , etc etc... m'ont fait décrocher . J'esperais un rebond de dernière minute , mais la fin de la première saison m'a achevé , et je n'ai pas regardé les autres. Il ne suffit pas avoir une bonne idée de départ , un scénario , cela se construit, avec des personnages cohérents dans leur évolution. Là, ce n'est pas le cas. Dommage.

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