Spider-Man : New Generation - critique d'une toile électrisante

Prescilia Correnti | 9 juin 2023 - MAJ : 12/06/2023 10:17
Prescilia Correnti | 9 juin 2023 - MAJ : 12/06/2023 10:17

Depuis la saga de Sam Raimi en 2002, et l’interprétation de Tobey Maguire dans le rôle de Peter Parker, se sont succédés deux autres acteurs dans le rôle titre de l’homme-araignée. Seulement, entre un Andrew Garfield un peu trop médiocre et un Tom Holland trop jeune et gentillet, notre coeur de fan n’était jamais comblé. Heureusement, voici Spider-Man : New Generation.

MYGALE À LUI-MÊME

En 2011, la branche éditrice de Marvel décide de relancer son catalogue de super-héros en proposant un tout nouveau justicier bondissant lui aussi sur les toits des buildings de la Grosse Pomme. Ce nouveau sauveur de la veuve et de l’orphelin : Miles Morales. Un jeune afro-américain aux origines latines issu des quartiers de Brooklyn.

Plus jeune, plus dynamique, plus fun, ce dernier évolue surtout dans une réalité alternative dans laquelle Peter Parker, le seul et l’unique Spider-Man a été tué par le Bouffon Vert. Alors que tout le monde pleurait à chaudes larmes la disparition du tisseur de toiles préféré des New-Yorkais, la ville découvre avec stupéfaction l’arrivée d’un nouveau Spider-Man.

 

photoOn a d'yeux que pour le Spider-Man Noir 

 

Spider-Man : New Generation (ou Spider-Man : into the Spider-Verse en version originale et qui colle plus aux comics), c’est donc l’histoire de ce jeunot de Brooklyn qui se fera à son tour mordre par une araignée radioactive et assistera tristement et tragiquement à la mort de Spider-Man.

Au final il se rendra compte qu’il n’est pas seul et qu’une infinité de Spider-Man et Spider-Woman coexistent dans des univers différents. Cette histoire incroyable dans les comics est donc portée à l’écran par Bob PersichettiPeter Ramsey et Rodney Rothman à la réalisation, et Phil Lord et Rodney Rothman (encore) à l'écriture.

 

photoGwen Stacy devient Spider-Gwen dans un univers alternatif 

 

UNE TOILE DE MAÎTRE 

Dès son introduction incroyablement dynamique et colorée, le long-métrage d’animation nous met directement dans le bain. On le sait. On le sent. Spider-Man : New Generation va nous en mettre plein la rétine, nous réchauffer le coeur et nous livrer l’une des plus belles histoires portées sur grand écran.

Que ce soit au travers de ses multiples références aux précédents films sur Spider-Man, en se moquant avec amour et allégresse du Spider-Man le plus critiqué de Sam Raimi (Spider-Man 3), à son plus acclamé (Spider-Man 2). Ou des innombrables références aux comics dont le film puise son histoire, Spider-Man : New Generation est une déclaration pleine de passion, de tendresse et d’affection pour l’homme-araignée, ainsi que pour ceux qui l’ont créé, Steve Ditko et Stan Lee.

 

photo"Hum, comment être un bon Spider-Man" 

 

En plus de son esthétique et de son visuel qui épousent d’une manière folle la nature fantasque de l’histoire, le film d'animation rend une gratifiante dédicace au travail de Chuck Jones (réalisateur sur les Looney Tunes). Le rendu final est un subtil mélange entre l’animation et les cases de comics qui permettent au long-métrage d'animation de rendre pleinement hommage aux BD d’une manière dont les films tournés en action réelle ne peuvent le faire.

Et tandis que les producteurs se sont arrachés yeux et cheveux au cours du temps pour tenter de trouver un Caïd convaincant et crédible dans le monde réel (du genre Michael Clarke Duncan ou encore Vincent D'Onofrio), ici personne ne se préoccupe de l’apparence démesurée de l’antagoniste, tant il semble appartenir à son monde dans un univers cohérent et sublime.

 

photoGo, go power-rangers... Ha non, on s'est trompé ? 

 

DES ARAIGNÉES DANS LA VILLE 

Qui plus est, un film d’animation ne peut prétendre être bon sans un excellent casting vocal original (pas la peine de s’épancher sur le cas du casting français). À ce jeu, Jake Johnson se révèle être un choix judicieux dans la peau du Spider-Man original et exprime à merveille la vision fatiguée et éreintée d’un super-héros et renvoie à peu de chose près à la propre vision du public, blasé de toutes ces adaptations au cinéma.

Quant à Shameik Moore qui campe Miles Morales, on ne peut tarir d’éloges quant à sa prestation, et s’attarder un peu plus longuement sur un Nicolas Cage qui livre une belle prouesse avec le mythique Spider-Noir des années 30, à John Mulaney qui crie comme un cochon pour le rôle de Spider-Ham, Hailee Steinfeld qui donne assez de panache à son héroïne (contrairement à sa prestation dans Pitch Perfect 2 et 3) et enfin Brian Tyree Henry qui joue le père aimant et attachant de l’inspecteur David.

 

photo

Résumé

Spider-Man : New Generation embrasse d’une manière incroyable l’univers de Spider-Man en lui rendant l’hommage qu’il méritait depuis des années. Certainement le meilleur film d’animation sur le super-héros, et l'un des meilleurs films tout court sorti en 2018.

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Lecteurs

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commentaires
Flo
12/06/2023 à 12:23

Précision : c'est plutôt celui de Maguire qui était trop gentillet... conservateur, sans répartie, très sage et moralisateur. Il lui faut un symbiote pour être plus offensif (ce qui est un contre-sens par rapport à la nature du costume), et même là c'est ringard.
Celui de Holland (dont l'âge correspond plus) reste bien plus impertinent, à la Stan Lee, comme ce fut le cas pour Garfield... et comme ceux de "Spider-Verse" (mais là par contre ça ne gêne personne ?).
Donc normalement en tant que fans, la version de Raimi n'a toujours été que le haut de l'iceberg, encore trop loin de l'esprit frondeur et agaçant des comics.

Morcar
10/06/2023 à 00:52

rientintinchti, toujours dans la provoque en étant à côté de la plaque. Ça pourrait être drôle si c'était bien fait, mais même pas.
Je viens justement de me refaire le film ce soir avec mes enfants, avant d'aller voir la suite au cinéma. On avait regretté de ne pas avoir vu le premier en salles après l'avoir découvert à la maison, alors hors de question de rater la suite. Non seulement ils ont pris de gros risques avec ce film à divers niveaux, mais au contraire de ce que dit rientintinchti, à aucun moment je n'ai l'impression de voir une publicité pour des jouets, là où beaucoup de blockbuster en donnent l'impression.

rientintinchti2
09/06/2023 à 21:18

Multi verse
spider cochon
les spectateurs sont pris pour des conns avec ces films légumisants pour vendre des figurines de toutes les couleurs à 30 euros le bout de plastique et les gens en redemandent
Monde de dingue

nabtse
06/07/2022 à 07:45

Pour le commentaire de Ismo affirmant ".Histoire contradictoire, comment gwen peut elle être dans l'histoire avant même le soit disant crash entre univers parallèle "
Au début du film un jeune de quartier fait une référence à un tremblement de terre. Tremblement dûe à l'usage de la machine. Comme on le voit tout le long du film. Quand on découvre la machine elle avait déjà servie en faite. Voilà champion.

Guéguette
13/01/2021 à 20:43

C'est surtout un des seuls film Marvel valable tout court. Une claque dans la gueule à tous ceux qui se légument devant les films de fond vert.

Kyle Reese
13/01/2021 à 00:21

Une tuerie. Une claque visuelle graphique ultra dynamique décapante avec des idées de mise en scène de fou. J’avais la banane tout du long, si j’avais su j’aurai été le voir au ciné.

Marvelleux
12/01/2021 à 20:19

Tout simplement le meilleur film d'animation de touts les temps. Excellente bande originale qui m'a réconcilié avec le rap.

rientintinchti
12/01/2021 à 17:10

Vu il y a quelques mois.
à part le visuel c'est NUL. Franchement. Un spider cochon... sérieux... qu'est ce que c'est que ce foutoir. On veut nous faire avaler n'importe quoi. Un peu comme le chien krypto dans superman. Alors je veux bien être ouvert d'esprit et adhérer au merveilleux mais il y a des limites.
Porter aux nues un film aussi creux me semble très suspect et inquiétant.
Franchement. C'est à se demander si certains ne sont pas de mèche avec les producteurs et ne sont pas dans une dynamique genre prophétie auto-réalisatrice.
Faut arrêter d'applaudir la médiocrité. C'est comme ça qu'on l'encourage.
Un spider cochon. Faut quand même le faire.

Flo
31/01/2020 à 12:53

En Spider-Verse et contre tous…

Petit rappel: à l’origine les comics Marvel de la gamme « Ultimate » ont été créés pour revitaliser ces héros dans de nouvelles histoires pour le public des années 2000 (une sorte de modèle pour les futures adaptations cinés), en parallèle des aventures plus « officielles et stagnantes » des héros d’origine…
Puis, les héros d’origine ont vite repris de la prestance (ironiquement, grâce aussi aux films), et les « Ultimate » ont fini par être en perte de vitesse, ayant accumulés eux aussi beaucoup de continuité narrative les rendant moins « frais ».
Pour faire un « Coup », et se maintenir encore quelque temps, ils sont donc passés par une grande Table Rase, tuant plusieurs héros iconiques (dans leur version 2000 donc) et en faisant émerger de nouveaux, pour continuer à mieux se distinguer… Ou plutôt, être mis sous respirateur artificielle jusqu’à la suppression des titres se passant dans cet Univers Parallèle.
Et ainsi arriva dans le lot pour reprendre le flambeau, avec respect et dans le Deuil, et avec une certaine inspiration « Obamaesque »… Miles Morales.

Miles Morales qui, dans les comics, aura réussi à faire tenir son statut de successeur de jeune héros prolo « frais » pendant quelque temps, avec son propre contexte, assez différent d’un Peter Parker… mais pas si longtemps que ça (depuis, l’héroïne Kamala Khan/Miss Marvel y arrive mieux)…
D’où la présence par la suite du Spider-Verse, une Saga venant par ricochet booster un peu l’histoire de Miles, jouant avec de multiples incarnations de Spider-Man à travers l’Espace-Temps, orientant au passage l’histoire dans une étude méta de l’iconisation du héros…

Et c’est donc vers cela que, dans une version condensée, verse le film Spider-Man New Generation (Into The Spider-Verse)… Un film dont on peut soupçonner d’avoir eu quelques problèmes de production – 5 réalisateurs y ont participé, directement ou non… mais avec un sacré CV – Bob Persichetti a animé une autre icone, Mickey Mouse dans « Fantasia 2000 » et a participé au film « Le Petit Prince », Peter Ramsey a réalisé le superbe « Les 5 Légendes », Rodney Rothman a bossé sur 22 Jump Street avec les Phil Lord et Chris Miller de « La Grande Aventure Lego »… Bref, il y a là de la solide expérience, mais demandant à être bien canalisée…

Commençant le récit de manière si Cool que ça peut avoir l’air forcé, avec un style visuel mélangeant des effets directement tirés des comics à coup de cartouches et bulles de pensée apparentes, de points visibles en mode Pop Art, de faux « défauts d’impression » créant un flou de perspective (ou une 3D accidentelle), beaucoup de teintes pastels pour un style Tags de murs – et notamment proches du style de comics dessinés par Robbi Rodriguez pour… les (tous récents) comics Spider-Gwen –
Ce style « street » couplé à une bande-son encore plus poussée que celle de The Amazing Spider-Man 2, convoquant ici ou là electro, hip hop et scratch…
Quelques minutes passées, les yeux et les oreilles s’habituent à ce style, sans trop de peine.
C’est dire qu’avec tout ça d’un coup, on a alors droit à un objet très « Arty » visuellement, poussant plus loin l’effacement de frontière entre BD et cinéma qu’un Sin City, par exemple. Essayant même un Caïd (encore plus populaire grâce à Netflix) qu’on croirait tiré des planches de Bill Sienkiewicz:

Avec aussi un amusement à mettre en scène un Univers Parallèle au notre (où le film Shaun of the Dead y aura eu une suite, ou des personnages changent d’apparence)… dans la foulée du Crossover tv de DC Elseworlds, c’est une donnée maintenant bien intégrée par le Grand Public…
Mais un Univers parallèle aussi à Spider-Man… Et surtout, à ce que le Grand Public connait de Spider-Man. Ce qui, après des Star Wars VII et VIII (anciens héros devenant secondaires et prise de recul sur la Saga)… et presque 2 ans après un Lego Batman très méta… est aussi un exercice de plus en plus habituel.
C’est ainsi qu’on se balance direct dans l’intrigue en ayant en tête les précédents films, sans mettre trop d’emphase sur les Origin Stories de chaque (exercice d’extension des Origines qui a bien trop court aujourd’hui dans la narration)… Comme dans Spider-Man Homecoming, on compte sur le fait que le Public est intelligent, et sait de quoi et de qui on parle… Quitte à lasser ceux qui sauront très vite ce qui se cache derrière certains twists (pour un lecteur de comics, c’est bien sûr « pire »).

– Par exemple, quand on y présente un Spider-Man super populaire, super fort, aimé de tous, aux yeux bleus et aux cheveux si clairs qu’il en est… blond ? (référence à Ben Reilly, un autre Spidey des comics ? ou à Steve Rogers? au fait que ça soit Chris Pine qui le double en VO?)… Et bien au vu des ses exploits passés relatés, on ne peut penser ici qu’à une version alternative de celui de Sam Raimi/Tobey Maguire, vache sacrée intouchable, sensé être le meilleur et le plus « pur »… Ce qui est faux bien sûr, ces films étaient bel et bien caviardés de restrictions commerciales, figés dans une « perfection » très Supermanienne (et même Batmanienne dans le présent film)… mais c’était un précurseur, et de très bons films, alors on ne peut l’ignorer…
Et on l’y oppose un autre Spidey plus faillible, plus drôle et sarcastique, qui a échoué sur bien des points mais qu’on a préféré oublier alors qu’il avait plus de personnalité… C’est bien sûr une variation de celui de Marc Webb/Andrew Garfield… lequel Garfield continue à confirmer bien plus son talent d’acteur dramatique aujourd’hui –

Même l’intrigue n’est pas si tortueuse et inédite… avec un héros pris dans ces divers sentiments, des méchants qui ont justes ses raisons personnelles égoïstes (peut-être vaines, vu la photo d’une certaine « Rose »- Spoiler!), un portail dimensionnel dangereux à fermer… vu comme ça, c’est le climax final d’un autre film d’animation Marvel qui est cité: Les Nouveaux Héros. ????

Bref, c’est tout de même inhabituel dans un Marvel (quel que soit le studio référent), c’est très bien rythmé, le mélange de genres est plein à ras bord, limite même Trop Plein… mais vers où va-t-on au delà de l’exercice post-moderne amusant, et très inclusif grâce à son Spider-casting multi-ages, genre(s) et ethnies ?
Ne pas réduire le film qu’à ça, d’où un enthousiasme de la Presse semblant trop exagéré, comme d’hab quand il faut résumer cela… et surtout, trop « anti-MCU qui stagne »… MCU qui ne leur a rien fait du tout, mais ça fait « intelligent et amateur d’Art » de taper sur ceux qui réussissent… et galvanisent ainsi la concurrence.

Non, le but, au delà du Fun, sera en fait une Profession de Foi du Cinéma, et de tout Art Narratif. À savoir que Tout y à déjà été fait, dans tous les sens… Mais à chaque génération, à chaque années qui passent, des histoires peuvent continuer à être relatées à l’identique. Les plus réussies étant celles réussissant à être re-re-re etc… racontées comme si on les voyait pour la première fois. L’illusion fonctionnant juste en vous présentant un autre type de contexte à chaque fois.
Le MCU ne fait que ça, généralement…
Avec moins de contraintes visuelles, évitant l’effet « cartoon live », « Spider-Verse » ne fait que nous montrer un Spider-Héros suivre une voie sensiblement proche de celle d’un Peter Parker… Mais où dans quasi chaque version qui soit, un Spider-Man ne peut en émerger qu’à condition que notre héros ne fasse pas seulement sortir sa force intérieure… mais aussi qu’il ait autour de lui quelques personnes qui puissent croire en lui. Que ce soit Ben et May Parker, Mary-Jane Watson, Gwen Stacy, Tony Stark et Happy Hogan… et, dans le cas présent, aussi d’autres parents, et d’autres Peter ou d’autres Spiders… Et ainsi l’émotion sincère d’affleurer.
Sans modèles inspirants, il n’y a pas de Spider-Man. Le héros non-sidekick,, mais émule et fan par excellence… Celui qui Pourrait être le Meilleur, en tout cas qui essaye. Souvent seul pour s’en sortir, mais pas 100% du temps.
C’est aussi ça, Spidey (ainsi que beaucoup d’Humour). Et on peut dire que ça fait 4 fois que ça marche (ou 7 ou 9 avec les suites et autres apparitions, ou plus si on compte la tv et les jeux vidéos).
Toujours Amazing ! Nuff Said… ????

Alors, avec un statut un peu à part (Le Spidey Officiel du moment, c’est Tom Holland), « Spider-Verse » se présente comme une alternative plausible, plus libre, plus folle et abstraite..
Avec comme questions restantes:
Miles Morales peut-il continuer ses aventures solo sans avoir à être un maillon d’une large chaîne de Spider-Héros ?
Les acteurs « historiques » des autres versions filmées pourraient-ils venir y ajouter leur expérience vocale ?
L’avenir des histoires super héroïques est-il peut-être plus dans l’Animation, capable plus facilement de faire péter les coutures de la mise en scène (malgré le succès rassurant d’un Venom) ?
Bonne nouvelle alors: il y a bien un Avenir… et il est très stimulant. ????

Starfox
05/09/2019 à 10:04

J'ai commencé à regarder hier soir... Me suis endormi au bout d'une demie-heure.

Fatigué peut-être... Mais de ce que j'ai vu, pas de quoi casser quatre pattes à un canard.

Quelques visuels sympas, mais sinon... bof bof... Me suis endormi quoi.

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