Haute tension : le carnage qui a réveillé le cinéma de genre en France

Mathieu Jaborska | 16 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Mathieu Jaborska | 16 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

En 2003, Alexandre Aja nous mettait une petite baffe avec un film qui porte très bien son nom : Haute Tension. Retour sur ce petit tour de force.

Les années 2000 auront définitivement marqué un renouveau dans le cinéma de genre en France. Après l'ambitieux Pacte des loups de Christophe Gans, l'industrie laisse de la place à quelques nouveaux auteurs qui viendront avec des idées, du talent, mais surtout une passion indéniable pour l'horreur viscérale et sans répit. Parmi eux : Alexandre Aja, auteur du remarqué Furia en 1999.

En 2003, le réalisateur prend son courage à deux mains et sort un film noir et tendu comme un string, Haute tension, film qui va propulser sa carrière, et celle de ses collègues.

 

Photo , Cécile de FranceAvec des scies, on mettrait Maïwenn en bouteille

 

FAUX MIRACLE MAIS VRAI PROPHÈTE

La carrière d’Alexandre Aja en France n’est pas aussi courte qu’on pourrait penser. Fils du réalisateur Alexandre Arcady, il commence dès 4 ans en jouant dans les films de son père. C’est lorsqu’il rencontre son ami Grégory Levasseur qu’il se met vraiment à la création, les deux jeunes hommes partageant une vraie passion pour le cinéma de genre. Ils se mettent à l’écriture de Over The rainbow, un court-métrage qui finit tout de même en compétition à Cannes.

Dans un entretien à L’Express qui suit cette petite percée, il répond à Djamel Bensalah (futur réalisateur de Beur sur la ville) en ces termes : « C’est vrai qu’il y a une faillite du divertissement dans notre cinéma... Mais les Américains ont l’habitude de fonctionner sur le mythe : un flic dans un film US, c’est quand même autre chose que dans un film français ».

Redorer le blason du divertissement à la française, c’est précisément ce que veulent et vont faire Aja et Levasseur avec dans un premier temps Furia en 2000, adapté d’une nouvelle de Juilo Cortazar, avec Stanislas Mehrar et Marion Cotillard. Accueilli un peu froidement par la critique mais adoubé par la presse fantasticophile, le long-métrage sort dans l’indifférence, dans 40 salles, où il attire quelques 8 403 chanceux. Presque plus confidentiel que les dick pics de votre beau-frère, le film prouve par son existence la capacité impressionnante de l’industrie et du public français à freiner des 4 fers dès qu’un film de genre ose pointer le bout de son nez.

Pour casser cette malédiction tenace, il faudrait une vraie super-production à la française. Ça tombe bien, c’est pile poil ce qu’est en train de concocter Christophe Gans, avec une date de sortie prévue pour 2001.

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ?

Accèder à tous les
contenus en illimité

Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)

Profiter d'un confort
de navigation amélioré

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Dario 2 Palma
16/08/2020 à 18:13

Je me souviens d'un film certes sanglant et brutal mais qui ne proposait pas grand-chose d'autre à côté, si ce n'est du ridicule parfois avec son scénario limité (ahhh Coluche euh pardon Philippe Nahon qui court comme un dératé avec sa petite scie circulaire...du Blake Edwards franchouillard!!) Et apparemment c'est un plagiat d'un livre de Dean Koontz en plus?
A l'image de la carrière d'Alexandre Aja, cinéphile sympathique et technicien correct au mieux mais qui produit un cinéma sans originalité, sans personnalité....pour un "Louis Drax" qui semble un peu sincère au moins dans son projet combien de "Haute tension", "la colline a des yeux", "Piranhas", "Crawl"...?

Flash
16/08/2020 à 14:18

«Intensité», le nom du roman.

Flash
16/08/2020 à 14:16

J'ai pas pu lire tout l'article, mais je me suis toujours demandé si ce film n'avait pas été inspiré d'un roman de Dean Koontz dont j'ai oublié le titre.

Gregdevil
16/08/2020 à 11:49

Film génial. Aja est vraiment un bon real.
Cécile de France joue parfaitement aussi. Savourons cette pépite française, qui m'avait surpris par sa qualité et sa mise en scène bien énervée à l'époque de sa sortie.