Christopher Nolan : le dernier dinosaure du Hollywood d'auteur ?

Mathieu Jaborska | 30 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Mathieu Jaborska | 30 août 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Tenet vient de sortir en salles et ne fait pas événement pour rien : son réalisateur est un des derniers électrons libres d'Hollywood.

Au-delà de la promotion, d'un statut défendu par l'opinion et les exploitants de "sauveur des salles post-covid" et d'une succession de reports déceptifs, le long-métrage était déjà la plus grosse attente de cet été pour un paquet d'amoureux du cinéma américain. En effet, il s'inscrit dans une filmographie très appréciée, et mine de rien assez unique dans un Hollywood qui peine de plus en plus à se renouveler. Depuis quelques films, le cinéaste est abonné aux scénarios originaux, dans une industrie obsédée par ses franchises multi-millionnaires, voire milliardaires.

Nolan fait-il acte de résistance ? En réalité, il s'inscrit dans un schéma certes quasiment éteint, mais caractéristique du cinéma hollywoodien. Alors que George Lucas a officiellement abandonné son oeuvre aux griffes de Disney, on pourrait croire que Nolan est le dernier héritier de la témérité dans le blockbuster.

 

photoAgent double

 

VIEUX NOUVEL HOLLYWOOD

Avant les années 1960 et 1970, le cinéma américain mainstream appliquait déjà en boucle les mêmes formules, une capacité qui théorise presque l’essence d’Hollywood de sa création jusqu’à sa mort future. Mais si la machine s’encrassait très régulièrement, les scénarios originaux et nouveaux univers visuels y avaient droit de cité. Extrêmement différente de l’industrie actuelle, elle considérait les réalisateurs comme des techniciens plus ou moins habiles, à même – ou pas – de mettre en image des projets de studio.

Mais tout ça a changé avec la fameuse irruption du nouvel Hollywood, telle qu’elle a été décrite dans l’ouvrage du même nom écrit par Peter Bidkind. Inutile de revenir en détail sur ce renouveau des auteurs et surtout des modes de production du cinéma américain. Pour faire simple, sous l’impulsion d’auteurs comme Dennis Hopper ou William Friedkin, le metteur en scène prend de plus en plus de place dans la fabrication d’un film, et il peut s’écarter à l’occasion des carcans préconçus pour pondre un petit chef-d’œuvre qui marquera les esprits, à l’image de Bonnie & ClydeLe Lauréat ou de L'Exorciste, pour ne citer qu’eux.

 

Photo Anne Bancroft, Dustin HoffmanLe lauréat

 

En tant qu’héritage américanisé des différentes nouvelles vagues qui ont déferlé sur l’Europe, cette génération prend soin de générer des mythologies neuves, mythologies qui vont s’installer à Los Angeles et dans le monde entier, au fur et à mesure que le cinéma américain s’exporte et lorgne de plus en plus sur l’ultra-mondialisation. Un peu plus tard, des auteurs encore plus populaires s’imposent dans le paysage avec des œuvres à grande échelle. Le plus balèze d’entre eux s’appelle Francis Ford Coppola et dote avec Apocalypse Now les États-Unis d’une des épopées les plus ambitieuses de l’histoire du 7e art. Avec Scorsese, ils cristallisent l’âme de cette glorieuse époque.

Mais l’irruption du système tel qu’on le connait provient surtout d’un duo incarnant les dernières générations de ce mouvement : Steven Spielberg et George Lucas, qui avec Les Dents de la mer et Star Wars dans les années 1970 inventent le blockbuster et des icônes qui sont faites pour rester… longtemps.

Car les deux hommes sont aussi de redoutables businessmen qui préfigurent l’ère des franchises. À partir de là, c’est la descente aux enfers pour le nouvel Hollywood. Progressivement, au cours des années 1980 et 1990, les studios reprennent les rênes de ces univers pour les rentabiliser à leur sauce et reprendre le contrôle du fameux « final cut », ou le droit d’avoir le dernier mot sur le montage final. Les franchises co-existent avec leurs auteurs, qui continuent à en créer de nouvelles ou s’éloignent du système, jusqu’à ce que seuls les plus dociles des réalisateurs restent dans cette atmosphère un brin étouffante.

 

Photo Richard Dreyfuss, Roy ScheiderJaws décroche la mâchoire des spectateurs

 

PARADISE LOST

Les années 2000 se passent de leurs noms et ne récupèrent que leurs univers. Même sur les franchises les plus neuves, le studio reprend souvent la main, contrôlant, via divers yes-men, la prospérité de leurs biens. Pirates des Caraïbes, datant de 2003, n’est plus confié au réalisateur Gore Verbinski à partir du 4e épisode, et la saga continue sans lui, au grand dam des fans de la première heure. L’exemple n’est pas anodin : l’expansion de Disney symbolise à elle seule les nouvelles problématiques créées par ce changement de paradigme légèrement paradoxal.

L’entreprise prend un nom, et en fait une saga, avec une formule bien huilée et appliquée à la lettre sur ses films de super-héros. Même ses vieilles productions y passent, avec en sus un petit coup de moulinette du lifting numérique. Quoi de moins surprenant, de la part d'une société qui a justement récupéré un nom, « Walt Disney », pour en faire une marque de fabrique ? On ne dit plus « les dessins animés Walt Disney », mais « un Disney ».

En 2020, les grands auteurs qui avaient électrisé le Hollywood passé se terrent souvent dans la production indépendante, les studios n’ayant cure de leurs scénarios originaux, des anomalies dans leur paysage cinématographique. Paul Verhoeven, par exemple, a migré vers la France pour ses derniers essais. Tant mieux pour nous. Même les plus prospères des inventeurs de mondes, pourtant à l’origine même du concept de produit dérivé et de culte de l’imaginaire se sont pliés à cette récupération de gros groupes. Comment ne pas citer le magnat d’une galaxie monétaire très lointaine, George Lucas, qui a laissé le bien le plus précieux de l’industrie dans le mécanisme fou de l’univers étendu.

 

Photo Harrison Ford, John BoyegaLe Réveil de la Force et la gueule de bois d'Hollywood

 

L’esthétique qui prédomine devient dès lors très nostalgique. Si le divertissement américain ne fait que capitaliser depuis des années sur les mêmes figures, elles sont sanctifiées, et les quelques productions originales (au hasard, mais pas tant que ça, Stranger Things) qui survivent sont gangrénées par le culte du passé. Même les derniers résistants de ce système s’y mettent. Lorsqu’il balance Ready Player One sur la planète nerd, avec ce méchant capitaliste qui veut dominer la pop-culture au détriment de ceux qui en profitent, Spielberg se prend avec malice au jeu qu’il a lui-même provoqué.

C’est une remarque qui afflue dans les commentaires de ce site, et elle est justifiée: les scénarios originaux se font très rares, et quand les scripts ne se rallient pas à une franchise déjà adoubée au cinéma, il s’agit forcément d’une adaptation, suivant les traces des matriciels Spider-Man de Sam Raimi, lui aussi contraint de revenir en rampant avec la réalisation prochaine de Doctor Strange in the Multiverse of Madness. Et quand des irréductibles tentent de se détacher de tout ça pour fonder leur propre saga en devenir, ça ne se passe pas si bien, comme l’a bien prouvé Alita : Battle Angel, et sa suite qui n’existera jamais, quel que soit le nombre de pétitions lancées par des cinéphiles éplorés.

 

photo, Rosa SalazarTrop neuf pour la biomécanique hollywoodienne

 

NOLAN LE SAUVEUR ?

Et tout d’un coup, il y a Christopher Nolan, capable de rameuter les foules en salles en ne dévoilant pas grand-chose d’un scénario original reposant sur un concept obscur et très éloigné des canons esthétiques super-héroïques. Que veut-il ? Comment fait-il ? Quels sont ses réseaux ?

Le réalisateur britannique a pris à rebours ce modèle grâce à de bons choix de carrière et une opportunité unique. Son parcours est assez classique dans un premier temps : après quelques courts-métrages et un long-métrage conceptuel plutôt bien reçu, il se lance dans un projet plus ambitieux et plus populaire, Memento, qui gagne un succès d’estime et lui garantit un essai à Hollywood. Sa filmographie prend alors une tournure très américaine avec un remake US d’un thriller européen et un film de super-héros (qui deviendra une trilogie), soit les deux marottes de l’industrie à ce moment. Pourtant, c’est là qu’il gagne son indépendance.

Alors que les réalisateurs qui percent à ce moment passent automatiquement du cinéma indépendant et libre au blockbuster sous contrainte, Nolan débute sa deuxième partie de carrière avec une grosse marque et la termine avec une liberté unique vis-à-vis des budgets gargantuesques qui lui sont confiés. Tout vient du succès phénoménal de ses Batman, et plus particulièrement de The Dark Knight, où, aidé par le jeu super marquant d’Heath Ledger, il renouvelle un genre qui était déjà en train de se répéter. Le carton stratosphérique de ce deuxième volet (plus d’un milliard de dollars de recette) pousse Warner à valider un scénario qu’il avait déjà proposé avant Batman Begins, une histoire d’exploration de rêves et d’insémination d’idée.

 

photo, Joseph Gordon-LevittLes scènes marquantes aident

 

L’acquisition de ce statut privilégié vient peut-être de là, puisqu’en validant la mise en chantier d’un scénario sur la foi de la réussite des Batman, Warner transgresse ses propres règles et fait d’Inception un des seuls blockbusters avec un scénario original de la décennie. Plus rare encore : le résultat est une fois de plus couronné de succès, avec 868,2 millions de dollars de recette pour un budget de 160 millions. Peu sont les cinéastes à avoir su gagner la confiance du public avec une seule saga après les années 2000. On peut citer Peter Jackson et les sœurs Wachowski à l’orée de cette ère, mais les trois cinéastes ne sont pas parvenus à s’émanciper à ce point.

En effet, Nolan sait faire de son nom une marque de fabrique, chez le public, mais aussi chez les producteurs. Il impose de se passer de seconde équipe (un acte de résistance dans le monde policé du blockbuster) et de privilégier autant que faire se peut les effets en dur, quitte à faire une croix sur des économies possibles. Des exigences qui prennent des dimensions littéralement stratosphériques avec Interstellar, vaste entreprise complètement dingue de visualisation de l’espace.

Après Inception et la conclusion sur-rentable de ses Batman, le réalisateur est donc libre de jouir de sa renommée, avec une mainmise qui fait directement écho aux budgets pharaoniques débloqués par Coppola, Scorsese et Spielberg à la grande époque. Aucun cinéaste contemporain ne dispose d’autant de moyens et d’aussi peu de contraintes. D’autant plus que le Britannique persiste et signe : il ne pond que des scénarios originaux, seul ou en duo avec son frère (exception des Batman où David S. Goyer est venu jouer les trouble-fêtes).

 

photoScénario original, esthétique originale

 

Si on compare Interstellar au 2001 de Kubrick, c’est aussi parce qu’on a rarement vu une épopée spatiale à si grande échelle financée par un studio. Ne reposant sur aucune marque identifiée sinon son propre mystère, le film est vendu par un seul argument : « du réalisateur de la trilogie The Dark Knight et Inception ». 165 millions de dollars de budget. 710,5 millions dans le monde : c’est un succès certes moindre par rapport à ses précédents essais, mais une pierre de plus à l'édifice de l’établissement de son nom comme label, tant la réception générale est bonne.

Plus audacieux encore (oui, oui), Dunkerque est un film de guerre / survival produit pour 100 millions de dollars avec Tom Hardy en seule (grosse) tête d’affiche. Plus auteuriste également, il n’emporte pas l’adhésion générale, mais finit de prouver que le cinéaste est capable d’embarquer la planète entière comme le faisaient les gros noms du nouvel Hollywood, grâce à des histoires jamais racontées.

 

PhotoPas question de se taper une traversée du désert

 

Et pourtant, son approche est différente de celle des grands maîtres cités. Loin du style très enjoué de Spielberg et consorts, il voit ses scénarios comme des mécaniques précises, un point de vue qui en a embarqué plus d’un, mais en a laissé quelques-uns sur le carreau, qualifiant son cinéma de « froid ». Il suffit de voir les différences de traitement entre sa version et celle de Spielberg sur Interstellar pour comprendre que les réalisateurs ont beau avoir partagé un statut dans leur carrière, ils ne viennent pas tout à fait de la même école.

C’est aussi peut-être ce qui plait aux studios chez Nolan : privilégiant largement le scénario à l’action, il a lui aussi conçu une formule - concept cher à leur cœur -, sa formule. Certes éloignée de la soupe Marvel (qui se débarrasse aussi de l’action en la confiant toujours aux mêmes personnes), sa recette n’en reste pas moins identifiable, appréciée, et attendue. En témoigne l’engouement global pour le pitch de Tenet, que beaucoup espéraient pouvoir comparer à Inception.

 

photo, John David Washington, Robert PattinsonLa bromance commence

 

NOLAN TM

Voilà peut-être le point de rupture entre les monstres du nouvel Hollywood et le réalisateur du Prestige. S’il est le seul à proposer des scénarios originaux dans l’industrie, il a également créé une marque, une franchise, intitulée… Christopher Nolan. Lorsque Les dents de la mer faisait un carton et que Star Wars laissait des étoiles dans tous les yeux occidentaux, leurs auteurs n'étaient pas connus ou presque. Il a fallu à Nolan un passage par la case Batman pour faire de son nom une gageure, et c’est désormais son argument de vente. Qui peut dire ce qu’il adviendrait d’un Tenet pas mis en avant de cette façon ?

Si ses films fonctionnent autant et lui confèrent une telle aura, c’est aussi parce qu’il constitue l’exception qui confirme la règle. Quand Avengers 237 continue à cartonner, le public déclare apprécier d’aller savourer une autre histoire de temporalités imbriquées en salles. De fait, beaucoup de très bons artisans qui ont connu le même parcours n’ont pas le droit à ce monopole du scénario original. On pense bien sûr à Denis Villeneuve, qui a raté l'occasion de faire valoir son nom de la même façon lorsque le pourtant très réussi Blade Runner 2049 s’est lamentablement vautré au box-office (259,2 millions de dollars de recette pour 150 millions de budget), tuant dans l’œuf les rêves d‘indépendance, mais validant sa présence sur l’autre grosse attente de l’année 2020 : Dune. Pour le moment, Nolan reste seul à faire ce qu’il fait, et c’est bien pour ça qu’il le fait.

 

photo, Timothée Chalamet, Josh BrolinDune : vraie franchise ou tueur d'auteur ?

 

Reste à voir comment sa carrière va évoluer, et surtout les scores de Tenet, forcément handicapé par la situation sanitaire. Le réalisateur se confrontera en effet à un des derniers mastodontes à encore plus ou moins garder le contrôle sur sa création : James Cameron, auquel Disney n’a pas fini de mettre des bâtons dans les roues. Les futurs projets du réalisateur d’Abyss sont déjà un aveu de faiblesse. Probablement un peu épuisé par l’échec d’Alita, il a décidé de consacrer une grosse partie, voire la fin de sa carrière à Avatar, dans l’ombre d’une souris méfiante.

Comme on l’a vu, l’importance d’un metteur en scène à Hollywood dépend surtout du rapport de force qu’il entretient avec les studios. Pas sûr que Cameron soit encore dominant à ce niveau-là, alors que Nolan reste tout-puissant, brossant ceux qui le financent dans le sens du poil avec son propre univers presque étendu, très identifié et surtout très rentable.

Notre critique (sans spoilers) de Tenet est disponible ici.

 

Affiche française

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commentaires
Matrix R
01/09/2020 à 21:40

Nolan est le réalisateur le plus créatif de la décennie, loin des surcotés. Ce statut, il l'a mérité. Dommage que l'académie ne lui a pas encore décerné de statue

fuck
01/09/2020 à 09:34

Avec Denis Villeneuve ils sont 2.

Alexvb
31/08/2020 à 23:40

Heureusement que Tenet est là pour amener du monde en salle et remplir les colonnes de EL !
Mais sinon oui, Nolan est clairement un auteur, il est plus à l’aise dans l’écriture de ses films que dans la mise en image, bien souvent ses persos manquent d’âme et semblent réciter, prisonnier de du texte justement, c’est un style mais un film comme interstella, très maladroit parfois dans la dramaturgie et la mise en scène l’écriture et le concept en font un film top malgré tout. Bien souvent son récit surpasse l’image

Eddie Felson
31/08/2020 à 19:15

Bay et/ou Znyder des auteurs!?!?
Ok why not mais qu’on m’explique....

Mx
31/08/2020 à 17:54

Oui, enfin die hard 3, perso, j'ai toujours préféré le deux, jamais compris le délire autour de cet épisode.

Pour snyder, on est d'accord, par contre, à part adapter des comics et filmer du zomblard, j'attend qu'il nous surprenne vraiment..

sylvinception
31/08/2020 à 15:07

Mann et Fincher n'ont plus de "pouvoir" à Hollywood, tout simplement parce que leurs derniers films n'ont pas fracassé le box office.

Ce qui ne les empêche pas de se placer, qualitativement parlant, largement (euphémisme...) au dessus d'un Nolan.

Andarioch1
31/08/2020 à 09:05

@Mx

Ok pour Bay mais j'ajouterais: Snyder, un auteur? Il fait de très jolies images, de magnifique ralentis de douilles qui tombent mais à part ça?
Quand à Mc Tiernan on peut aussi citer Die hard 3, last action hero et octobre rouge

Mera
31/08/2020 à 08:45

Nolan est l'unique réal' capable de faire des films entre 200 et 250M$ avec visiblement le final cut juste par son nom. Même Spielberg n'a plus ce pouvoir. Il reste bien un Peter Jackson dans les réals "blockbusters/auteurs" mais il rentre pas vraiment dans le moule Hollywoodien.

Jackson6
31/08/2020 à 00:31

Article qui aurait pû être intéressant mais terriblement incomplet.

Birdy
31/08/2020 à 00:03

L'époque évolue, la technique aussi, et le public avec.
Nolan parvient à toucher les spectateurs cinéphiles, ceux qui vouent un culte aux grands films, aux grandes histoires et aux grands spectacles fabriqués artisanalement, même pour des montants démesurés. Le savoir faire et l'ambition des films de Nolan lui confère le titre auprès des fans de "spectacle assuré", on en aura pour ses 12€50, et c'est pour cela aussi que l'on attend de Tenet qu'il "sauve le cinéma".
Il devra pourtant faire attention, car ce dernier pourrait effrayer le public, qui n'aime pas, même pour du grand spectacle bien foutu, rester sur le bas côté. Tenet n'est pas clair, et pour une fois, ce n'est pas sa résolution qui pose problème, mais son début. Et c'est bien plus grave, car parler d'un film avec ses amis après la projo, ou fouiner sur le net pour prolonger l'expérience s'avère souvent bénéfique pour le mystère du film. Tenter de comprendre pourquoi un personnage passe un 1/4 du film autour d'un tableau, ou pourquoi/comment il joue avec le temps sans qu'on comprenne vraiment qui fait quoi, c'est pénalisant pour la compréhension, et le plaisir du visionnage.
On verra sur la durée, si le film acquière un statut culte après digestion et assimilation.

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