Boulevard de la mort : pourquoi le plus mal-aimé des films de Tarantino est essentiel
|
29 mars 2024
|
29 mars 2024
Boulevard de la mort est peut-être le film le plus mal-aimé de l’œuvre de Quentin Tarantino. C’est aussi une de ses plus intéressantes réalisations.
Quand on en vient à faire le top des longs-métrages de Quentin Tarantino, l’un d’eux est souvent relégué aux tréfonds des classements. C’est évidemment Boulevard de la mort qui est l’éternel mal-aimé de sa filmographie. Le film a été un beau plantage au box-office (30 millions encaissés soit tout juste le montant de son budget officiel) ; un échec critique et public. Et par bien des aspects, ce n’est pas si étonnant.
Boulevard de la mort n'est pas aimable. Il est hyper bavard (même pour les standards du cinéaste) et il n’a guère de ligne narrative claire. De plus, il est bourré de références cinématographiques obscures et il semble s’adresser à un club de cinéphiles aux goûts plutôt spécifiques. Malgré la présence d’un casting très talentueux (Kurt Russell, Rosario Dawson, Mary Elizabeth Winstead, pour ne citer qu’eux), le film fait encore aujourd’hui pâle figure au milieu des autres réalisations de Tarantino. Et pourtant, vous auriez bien tort de bouder plus longtemps Boulevard de la mort.
Stuntman Mike, le cascadeur à l’épreuve de la mort
du genre grindhouse
Remettons un peu de contexte. En 2007, Robert Rodriguez et Quentin Tarantino imaginent ensemble une façon de rendre hommage à la tradition des doubles programmes qui passaient dans les drive-in durant les années 70. Ils sont tous deux fans des films fauchés qui y étaient diffusés et qui débordaient d’idées, d’érotisme et de violence. Ils se lancent donc dans un projet de diptyque intitulé Grindhouse, incluant deux films de séries B inédits, inspirés du cinéma d’exploitation old school. L’un est Planète Terreur, réalisé par Robert Rodriguez. L’autre est Boulevard de la mort.
Dès le départ, Grindhouse ne partait pas vraiment gagnant. Ce délire entre potes nostalgiques avait toutes les chances de laisser indifférents bon nombre de spectateurs qui soit n’ont jamais connu cette époque, soit s’en fichent complètement. Et effectivement, depuis sa sortie, Boulevard de la mort traîne la réputation d’un film ringard, vain ou sans grand intérêt. Une réputation qu’il ne mérite pas, car, au-delà des apparences, ce long-métrage soi-disant mineur et faiblard est un fascinant codex du cinéma de son réalisateur.
Planète Terreur
Boulevard de la mort est donc divisé en deux parties. Dans chaque segment, un sinistre cascadeur (incarné par Kurt Russel) prend pour cible un groupe de jeunes femmes dans le but de les massacrer avec sa voiture. On a deux récits assez similaires (on y apprend à connaître les personnages féminins au travers de leurs discussions et de leurs badinages jusqu’à l’attaque du tueur) et dans lesquels on retrouve des codes très familiers du cinéma de Tarantino. C’est à peine subtil, mais ce n’est pas pour la subtilité que le cinéaste est connu.
La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter.
Accèder à tous les
contenus en illimité
Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)
Profiter d'un confort
de navigation amélioré
Abonnez-vous à partir de 2.50€/mois
Tout savoir sur Boulevard de la mort
Vous aimerez aussi
30/03/2024 à 19:22
J’adore viscéralement ce film. La musique est grandiose aussi
30/03/2024 à 13:00
A voir dans sa version us avec les fausses bandes annonces et surtout un montage plus court de chaque film
30/03/2024 à 10:47
J'ai pas boudé mon plaisir à l'époque en retrouvant Kurt russel qu'on voyait trop peu, on peut dire beaucoup de choses sur ce film et pour moi c'est peut être celui où on en apprend le plus sur tarentino lui même et ses obsessions/fascinations
30/03/2024 à 00:54
Les trente premières minutes : du vide
Ensuite ça se met en route.
Toute la course poursuite sur le capot de la voiture, on a envie de crier "ça c'est du cinéma !"
J'aime beaucoup ce film
29/03/2024 à 22:02
Je l'ai vu deux fois, une au cinéma, et une projetée sur grand écran chez moi. Les deux fois, j'étais accompagné par une femme (différente). Et les deux fois, elles étaient absolument extatiques à la fin du film. Une joie pure, libératrice et sauvage qui faisait plaisir à voir. Je trouve toute la deuxième partie absolument brillante. Et les cascades sans fonds verts, c'est tellement plus intense en termes spectacle ! On sent les limites physiques de ce que des êtres humains sont capables de faire sur un capot de bagnole, c'est viscéral, flippant et admirable à la fois. La façon dont Kurt Russel se ridiculise est jubilatoire. Quel autre acteur accepterait de se faire traiter comme ça ? Quant à la première partie, je n'en garde pas du tout un mauvais souvenir. La lente montée de la tension. Les doigts graisseux de Russel qui bouffe ses nachos. La panique dans la voiture, l'accident / crime, tout ça c'est du bon cinoche. Et la danse est quand même un moment puissamment érotique (avec une coupure géniale au moment où il commence vraiment à faire trop chaud). Quant aux bavardages... Bon, je n'ai pas eu de problème avec ça, peut-être qu'en le re-revoyant ça me soûlerait. Mais certainement pas autant que ce que je considère comme un interminable tunnel de dialogues écrits par un scénariste trop content de lui et qui ne sait plus couper, à savoir Les 8 salopards.
29/03/2024 à 20:57
L'un de mes films préférés. Très addicitf et joussif
29/03/2024 à 20:45
Mal-aimé à juste raison. Tous les films de Tarantino sont trop bavards mais celui-ci c'est vraiment pour ne rien raconter.
29/03/2024 à 19:48
Bel article, mais je préfèrerais toujours le set de Rodriguez certainement car il correspond le plus à mes attentes dans ce genre de cinoche de genre...
29/03/2024 à 17:47
Comment The Hateful Eight peut-il décevoir ? C'est sûrement l'un des meilleurs également !
29/03/2024 à 17:41
C'est pas le plus mal aimé ! loin de là !
Les 8 Salopards et once upon a time... ont déçu encore plus de gens.