La Russie interdit la sortie du film La Mort de Staline avec Steve Buscemi
Nous vivons quand même une époque particulièrement bizarre. Non pas que ce soit une nouveauté mais, dirons-nous, c'est un peu plus voyant qu'avant. Et tout ça nous fait un peu flipper pour la liberté d'expression.
Après, on ne va pas faire nos révolutionnaires du dimanches, nos bobos contestataires tranquillement installés dans leurs canapés en pestant contre le monde qui part en vrille tout en se dépêchant d'aller acheter le nouvel iPhone, mais quand même, on a clairement l'impression de moins pouvoir s'exprimer avant.
Jason Isaacs
Et c'est vrai que lorsque l'on touche à certains sujets, vaut mieux se préparer à quelques complications. Notamment lorsqu'il s'agit de politique. Et c'est malheureusement ce qui vient de se produire pour le film La Mort de Staline, réalisé par Armando Iannucci (créateur de la série Veep) qui vient de se voir purement et simplement interdire d'exploitation en Russie.
A l'origine, le film devait sortir sur un parc assez réduit de salles, mais un porte-parole du Ministère de la Culture Russe a annoncé que le film serait interdit parce qu'il contient "des informations qui sont légalement interdites en Russie." De quoi peut-il s'agir ? Quels dossiers brûlants contient le film qui mette à ce point à mal le gouvernement russe ? Des preuves supplémentaires de collusion entre Poutine et Trump ?
Réunion de crise
Les conspirationnistes seront très déçus puisque le film, qui met notamment en scène Jason Isaacs et Steve Buscemi, est en réalité une comédie très noire qui relate la mort de Joseph Staline, ainsi que le chaos qui a suivi le temps qu'un successeur ne s'impose. Pas de quoi crier aux armes donc. Mais ça ne passe dans l'ex Union Soviétique.
Pour autant, face à cet acte de pure censure, le réalisateur a décidé de prendre les choses avec distance et s'est permis un petit commentaire sur Twitter plein d'espoir :
"Nous restons optimistes. Je vous tiens au courant."
Reste que le film n'a, pour le moment, aucune chance de sortir là-bas. Sa sortie américaine est prévue pour le 9 mars, quant à nous, nous pourrons le découvrir dès le 21 mars prochain. Et cette affaire nous donne encore plus envie de le voir. Merci Poutine !
25/01/2018 à 13:41
..."boucher"... J'avais oublié les guillemets qui donnent sens à la connotation en dédouanant la profession. Of course...
25/01/2018 à 13:15
Ça ne me dérange pas de me repaître de la disparition de ce boucher responsable de milliers de déportations (les peuples de la Baltique !), d'exécutions (les grandes purges !) et qui n'était factuellement qu'un bandit de grand chemin avant de devenir un jour "le petit père du peuple" (quelle cruelle ironie !).
Ce qui me dérange, c'est la censure sous toutes ses formes et quels qu'en soient les vocables...
25/01/2018 à 13:07
Commencer par lire la BD française dont il est inspiré.
Je vous laisse chercher, c'est chez Dargaud, et c'est le même titre. Du très très bon
24/01/2018 à 17:10
Ouf, merci Dirty Harry. J'avais peur d'être un des seuls à tenter de remettre l'église au milieu du village comme on dit.
Cette tendance à ne regarder les événements (politiques, historiques, culturels, etc, ...) que d'un unique côté du prisme, en faisant fi de toute contextualisation...
24/01/2018 à 16:57
Mais quels c0ns ces occidentaux ! Sortir ce film une semaine avant les commémorations du 75e anniversaire de la victoire soviétique dans la bataille de Stalingrad contre l’Allemagne nazie. Victoire dont tous ses maréchaux dans le film, et même Joukov, sont dépeints comme des idiots hideux, alors que ce sont eux qui ont gagné la guerre...peux t on faire plus maladroit diplomatiquement ? La russophobie ambiante n'aide vraiment pas dans les échanges culturels...
24/01/2018 à 16:57
Chacun ses sensibilités nationales hein...
En 2015, l'Union Européenne eût l'idée de frapper une pièce de 2€, en édition limitée, pour la commémoration des 200 ans de la bataille de Waterloo. Levée de boucliers immédiate de la part du gouvernement français, qui s'y opposa tant que l'idée fût remise au placard.
200 ans après, la fierté nationale mêlée à la déception d'avoir perdu, et la bataille et la guerre, était trop forte. Comme si la chute de leur dictateur adulé était une plaie encore béante que 2 siècles d'Histoire n'avaient su atténuer.
24/01/2018 à 15:30
Quels c0ns ces russes ...
Mais en effet le point positif est le buzz qui donne envie de le voir du coup !