Festival du cinéma européen des Arcs - J3 & Bilan

Lucile Bellan | 20 décembre 2009
Lucile Bellan | 20 décembre 2009

A peine le temps de sentir l'ambiance de ce nouveau festival, de profiter de la neige, de connaître un peu mieux mes compagnons de voyage qu'il est déjà l'heure de penser au retour. Ou plutôt non, ce shot, aussi intense fut-il, parait interminable (dans un sens impossible à terminer) et,  au matin du troisième et dernier jour, l'ambiance est encore à la fête et au travail. C'est pour deux interviews, en compagnie de l'adorable dandy, que je me lève : une rencontre que j'attendais avec impatience avec le programmateur du festival, Frédéric Boyer (qui est aussi depuis cette année, programmateur de la très bonne Quinzaine des réalisateurs de Cannes) et avec le président du festival, réalisateur du film de mon adolescence Filles perdues, cheveux gras, Claude Duty. Dans une atmosphère qui sent encore bon le café chaud, les entretiens se passent le mieux du monde et je finis même par me demander si je ne vais pas investir dans un iPhone vu la simplicité (et la qualité) de la prise de son de ce téléphone (surtout vu les galères que j'ai eues lors de ma dernière interview avec mon dictaphone numérique).

 

 

Un peu avant midi, je parcoure chaque recoin de la chambre à la recherche des vêtements, livres (que je n'ai pas lus) et connectiques diverses que j'aurais pu jeter nonchalamment n'importe où pendant ces trois jours. Lucile est une festivalière aguerrie, et à force de laisser la moitié de ma trousse à maquillage (« non ! mon mascara Dior tout neuf ! ») ou des petites culottes pas sexy du tout, mais que j'adore, dans les failles spatiales des chambres d'hôtel de province (nul doute que ça doit beaucoup amuser les dames du ménage), je commence à devenir une spécialiste à ce petit jeu. Mon paquetage dûment compressé dans mon minuscule sac de voyage à cerises, le tout laissé à la consigne de l'hôtel, nous rejoignons le reste du groupe pour une visite officielle du village. Architecture, infrastructure, vue, même le système commerçant est ici maîtrisé et pensé pour que le visiteur se sente chez lui... en mieux, dans un entre monde de confort et de convivialité. C'est bien, c'est exactement ce que j'avais compris ces trois derniers jours. Les travaux en cours, à finir pour l'année prochaine, d'un SPA géant finissent par me convaincre : je veux revenir !!!

 

Une noisette pour se réchauffer et une dernière surprise nous attend. L'équipe de l'office de tourisme, en plus d'être des accompagnateurs fort sympathiques et patients ont tout d'elfes du Père Noël (surtout vu la saison). On rejoint en voiture la station 1800, puis une sorte de téléphérique en forme d'œuf (qui a première vue n'a pas l'air stable du tout mais en fait si) et on monte patiemment jusqu'à 2 600 mètres d'altitude. La montée est magique, la vue est impressionnante (parfois au point de faire détourner les yeux, même pour moi qui n'ai théoriquement pas peur du vide). Tout en haut, ou presque, direction un refuge de montagne bien chauffé, dont les grandes baies vitrées donnent sur une montagne enneigée et très ensoleillée. Ici, un charmant monsieur aux mains d'artisan (je l'ai complimenté à ce sujet, je ne sais pas s'il l'a bien pris) nous a servi les meilleures charcuteries du monde, une soupe délicieuse (courge/queues d'écrevisse si je me souviens bien), de la tomme, du Beaufort et un sabayon aux framboises et aux myrtilles à tomber. Pourtant, au soleil, entouré de neige et si haut, dans cette apothéose gastronomique, nous sentons venir la fin et l'ambiance se fait plus recueillie, plus calme (ou peut être était-ce la digestion ?). En tout cas, pour finir la parenthèse sur ce sacré monsieur aux doigts de fée et à la passion dévorante (et à dévorer), suivez l'actualité de Lo Corti de Savoie, le site devrait bientôt être lancé et vous pourrez acheter en ligne ces délicieux produits.

 

 

Pour clôturer ce grand moment en beauté, nous faisons quelques pas dans la neige jusqu'à une grotte de glace où des artistes exposent leurs sculptures de glace pendant la saison. Une photo souvenir plus tard, il faut redescendre. Retour à Bourg Saint-Maurice, et, avant de reprendre le train, la coopérative agricole. Chacun repart avec son Beaufort et deux trois autres douceurs. Un au revoir sur le quai, une sieste dans le train, des échanges de magazines, un débat sur la grippe A avec un voisin de siège médecin plus tard et nous voilà vite, trop vite, à Paris. Il est temps de se séparer... mais peut-être pas pour longtemps. Car, comme de tradition, les copains de colonie de vacances se promettent de vite se revoir...à suivre donc.

BILAN

En dehors de l'expérience que j'ai pu vivre aux Arcs cette année, et qui est principalement due à une équipe sur place exceptionnelle et la belle rencontre de la fine équipe, il est difficile de ne pas admettre que les stations des Arcs, dans leur ensemble, sont faites pour accueillir un festival de cinéma. En positionnant cet événement avant l'ouverture de la saison de ski, les habitants, comme les professionnels profitent de conditions privilégiées de climat, d'infrastructure (le village 1950 entièrement dédié à l'accueil des invités), et de découverte des activités (j'ai cru comprendre que des courses de slalom ont été organisées avec certains producteurs), sans oublier une programmation accessible mais de très haut vol mise en place par Frédéric Boyer (un nom gage de qualité).

 

Cette région naturellement chaleureuse a prouvé pour cette première sa soif de culture, d'événements, et de rencontres. Et, après les entretiens avec différents acteurs du festival, c'est donc une combinaison de convivialité et de partage de passions qui est privilégiée ici. Comment ne pas tomber amoureuse de cette ambiance du premier coup ? Mieux vaut laisser la magie opérer et espérer que les ingrédients qui ont fait le succès de cette année soient toujours présents l'année prochaine. Comme je ne me fais pas de souci à ce propos, je vous donne donc rendez vous là-bas... enfin, si je ne suis pas interdite de séjour.

 

 

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