The Last Dance : critique d’une histoire trop belle pour être vraie

Arnold Petit | 25 mai 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Arnold Petit | 25 mai 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Devenu un événement pendant le confinement et permettant aux amateurs de sport d’être rassasiés avec deux épisodes chaque semaine, tandis que les compétitions sportives ont été suspendues ou annulées en raison de la pandémie, The Last Dance retrace l’histoire de Michael Jordan et de la dynastie des Chicago Bulls dans les années 90. Est-ce que la série-documentaire de Jason Hehir mérite autant d’attention ?

CHÂTEAU DE CARTES

En 1997-1998, une équipe de tournage de la NBA est autorisée à suivre quotidiennement les Chicago Bulls dans leur conquête pour un sixième titre, à condition que Michael Jordan décide de ce qu'il adviendra des séquences. Des images restées enfermées dans un coffre-fort du New Jersey pendant près de 20 ans, devenant une sorte de mythe, jusqu’à ce que le joueur se laisse convaincre de les sortir pour un documentaire.

Ce trésor, que certains comme Spike Lee, Frank Marshall ou Danny DeVito ont essayé de récupérer, en vain, contribue largement à la richesse de The Last Dance.

 

photo, The Last DanceName a more iconic duo, i'll wait

 

Si la série-documentaire de Jason Hehir co-produite par ESPN et Netflix est une réussite, comme l’avait déjà montré les six premiers épisodes, c’est notamment grâce à son incroyable travail de recherche et à son montage réunissant à la fois des images d’archives, des extraits de matchs et un nombre incalculable d’interviews d’acteurs du milieu et de célébrités en tout genre pour apporter leur témoignage. Un mélange fascinant et bourré de nostalgie qui revient sur l’histoire de Michael Jordan et des Chicago Bulls dans les années 90 en étant capable de cristalliser tout l’engouement qui pouvait régner autour de la superstar et de son équipe.

Au moment où la série retrace le parcours mouvementé des Bulls dans leur conquête pour un sixième titre, The Last Dance s’attarde sur certains thèmes et effectue des flashbacks afin de dresser des parallèles avec des éléments du passé. Une structure narrative assez perturbante chronologiquement, mais qui ne manque pas de rythme pour autant, et permet de montrer que cette franchise, devenue l’une des plus dominantes et populaires de l’histoire, reposait en fait sur un équilibre fragile entre de fortes personnalités auxquelles la série consacre certains épisodes. Mais, même si elle a d’abord pour vocation de montrer le chemin qui a emmené les Bulls jusqu’à cette dernière saison, la série-documentaire ne peut pas s’empêcher de focaliser toute son attention sur Michael Jordan et s’évertue finalement à raconter sa légende.

 

photo"Fly like an eagle"

 

MIROIR, MON BEAU MIROIR

The Last Dance retrace le parcours de Michael Jordan et rend compte des exploits qu’il a accompli au sein des Chicago Bulls. Un joueur qui a amené son équipe jusqu’au sommet, à plusieurs reprises, et qui a eu un tel impact sur son sport et son époque qu’il en a bouleversé la culture. Mais malgré ses qualités évidentes, la série-documentaire manque de substance et se retrouve limitée par un Michael Jordan qui exerce un contrôle total sur son image de marque et ne laissera pas sa réputation être écornée par ce qui peut être révélé.

 

photoJ'ai cru voir un gros billet

 

Un reproche qui se ressent encore plus lorsque Jason Hehir l’interroge directement sur son addiction au jeu, son comportement odieux avec ses coéquipiers, son manque d’implication politique ou la dissolution des Chicago Bulls après leur sixième titre. Les explications de Michael Jordan font acte de paroles d’évangile et le réalisateur n’essaie jamais de le bousculer, de le confronter à cette compétitivité maladive qu’il utilise pour se justifier ou même de proposer une vision différente, qui pourrait nuire à l’ancien basketteur.

En même temps, difficile d’en être autrement pour une série-documentaire co-produite en partie par NBA Entertainment, qui a certainement fourni une partie des archives, mais également par Jump 23, la propre société de production de Michael Jordan que le générique se garde bien de mentionner.

 

photo, Michael Jordan, The Last DanceIt's good to be the King

 

LA FUREUR DE VAINCRE

Néanmoins, The Last Dance dresse quand même le portrait de l’homme derrière la légende et dévoile une figure oppressante, sombre et pathétique. Celle d’un joueur qui a toujours tout fait pour être le meilleur dans l’espoir d’obtenir la reconnaissance de son père. Un homme animé par un esprit de compétition qui lui a peut-être permis de remporter six titres de champion NBA et d’acquérir une célébrité sans précédent, mais qui l’a également poussé à la solitude, au point de se lier d’amitié avec les gardiens de sécurité et ses préparateurs physiques plutôt qu’avec les autres joueurs de son équipe.

 

photoJordan et ses démons

 

Ce qu’a réalisé Michael Jordan aussi bien sur les terrains qu’en dehors suscite autant l’inspiration que la pitié. Au-delà de renforcer un peu plus son statut de légende vivante, la série-documentaire montre qu’il a dédié toute son existence au basket-ball et à la victoire, en étant prêt à sacrifier tout ce qu’il fallait afin de l’obtenir. Jason Hehir présente son héritage au fur et à mesure, en jouant avec le suspense et l’émotion, comme un hommage à celui qui est considéré comme le meilleur joueur de tous les temps.

Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence. Michael Jordan a accepté de céder les fameuses images d’archives de la saison 1997-1998 filmées par l’équipe de NBA Entertainment vers 2016, au moment où LeBron James et les Cavaliers de Cleveland venaient de décrocher le titre de champion NBA en réalisant un come-back improbable, et que le débat du plus grand basketteur de l’histoire venait d’être relancé. Si elle n’apporte pas de réponse définitive à la question, la série-documentaire a clairement choisi son camp.

The Last Dance est disponible en intégralité sur Netflix

 

photo

Résumé

Grâce à un impressionnant travail en terme de recherche, d'archives et de montage, The Last Dance apporte une vision complète et intime de Michael Jordan et de ce qu'il a réalisé au sein des Chicago Bulls.

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commentaires
Liliola
04/09/2020 à 07:48

Je ne suis pas vraiment d’accord avec tout ce qui est dit dans l’article et dans beaucoup d’articles que j’ai lu à propos de ce « documentaire ». Je ne trouve pas qu’il fasse l’éloge QUE de Mickael Jordan il rend surtout compte de l’importance de l’équipe autour de lui et en particulier de Scottie Pippen. Je trouve que les portraits de tous les joueurs sont, avec du recul et au moment où ils étaient à l’apogée de leur gloire, sont très sincère et pas du tout négatifs comme beaucoup de commentaire que j’ai lu partout peuvent être. Il faut remettre dans le contexte et l’époque qui était bien différente d’aujourd’hui,(par exemple les bagarres sur le terrain complètement tolérées alors que maintenant tout est interdit et je dis bien tout dans n’importe quel sport... je ne m’étais jamais intéressé à l’histoire du basketball et grace à ce documentaire cela m’a passionné. Mais svp arrêtez les commentaires négatifs sur les joueurs qui ont fait rêver des millions de gens

Birdy
26/05/2020 à 14:15

Enfin parlons du sportif quand même un peu.
Ce docu m'a surtout rappelé qu'elle époque exceptionnelle c'était : Jordan, aussi génial soit il, n'a pas gagné avant ses 28 ans parce que la concurrence était féroce.
Les defenses etaient en béton armées, les coups pleuvaient dans tous les sens, de vrais attentats.
Jordan et son jeu flamboyant ont du se coltiner des équipes de premier ordre, impitoyables.
À vaincre sans adversité, on triomphe sans gloire. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'éclairage de certains matchs (Barkley, la pizza, les sun's...) rendent la légende plus rugueuse.
MJ et sa bande ont souvent gagné sur de vrais combats, au buzzeur, sur un exploit ou un altruisme rarissime.

Quand vous dites qu'en 99, rien ne dit qu'ils auraient gagné un 7e titre, c'est vrai, mais on ne peut reprocher à un tel compétiteur d'avoir le regret de ne pas l'avoir tenté.

Et Olajuwon n'a plus gagné derrière, on assiste à l'avènement de la méthode popovitch puis des Lakers de Bryant et Shaq.
Je pense donc qu'effectivement, 1999 aurait pu être compliqué.

Birdy
26/05/2020 à 14:05

Et j'insiste sur le ton du docu qui se garde bien de défendre Jordan. Je suppose que c'était impossible de toute façon, tous les incidents de notoriété publique étant des figures imposées à obligatoirement traiter.

Et je trouve que ça n'a pas du tout été édulcoré ou maladroitement justifié. La presse a fait comme dhab, du harcèlement sans vraiment de travail d'investigation. Sauf pour le bouquin. Et Jordan au casino, au golf, puis soumis à une enquête, c'est l'Histoire qui livre son verdict. On ne va quand même pas lui faire un procès 25 ans plus tard.
Il est ensuite usé autant physiquement que psycho, et le docu en fait une belle analyse je trouve.

Birdy
26/05/2020 à 13:56

@ Arnold : comment ne pas centraliser Jordan ? Cette équipe est un tout mais profite de toute évidence de ce joueur hors norme.
C'est le propre de toute équipe dominante, de s'appuyer sur un ou deux leaders d'exception.

La structure est maligne car elle nous brosse d'abord l'arrivée du météore Jordan dans la planète NBA, puis va creuser les soucis qu'il a rencontrés. Il va bouleverser ce sport dans des proportions inimaginables, et inspirer les générations suivantes de ses exploits. Que Kobe, et LeBron, qui le connaissent personnellement, en soit terriblement fans, devrait vous rappeler l'essentiel : Jordan avait des défauts, mais en terme de basket, il a posé le curseur si haut que le débat est quasi impossible sur la place de meilleur joueur (que je n'aime pas en règle générale).

Perso ce docu m'a permis d'en savoir plus sur Krause (comme toi, Bof), car je restais sur mes souvenirs d'époque, déformés par le temps et les médias.

J'insiste sur le peu d'intérêt dans un tel docu de ne pas creuser plus encore les outrages de MJ envers ses coéquipiers car le but n'est pas de chercher à savoir quelle est la valeur humaine de ce type, mais ce qui a permis ces succès. Et c'est limpide : La tyrannie de Jordan est l'élément clé, autant que son génie, et son entourage qui a su se placer dans son sillage.

Quand le docu sur Kobe sortira, vous vous attendez à toutes les horreurs que n'a pas manqué de commettre ce géant envers les autres ?
Ali a divorcé 4 fois (je crois), cela enleve t'il à ses qualités de boxeur et rabaisse til sa place au panthéon ?

Selon moi le pire défaut de Jordan, c'est lorsqu'il se dédouane de devoir prendre position politiquement. Je comprends, mais je n'aime pas.

Ensuite, la psychologie de ces gars là, la place du père, leur soif de conquête, mériterait un docu plus creusé, je suis OK, mais pas dans The Last Dance...

bof
26/05/2020 à 12:59

@Arnold Petit

Bien que MJ soit quasiment omniprésent, la série s'appelle "The Last Dance". Et cette dernière danse s'arrête en juin 1998.

La fin de carrière de Jordan aux Wizards (2001-2003), son divorce (2006) et son discours au Hall of Fame (2009) n'ont rien à y faire.

C'est une autre histoire à raconter.

bof
26/05/2020 à 12:41

@Birdy

"La je rejoins le com d' Arnold sur sa solitude dans le vestiaire, entouré de ses gardes du corps plus que de ses coéquipiers. Et c'est à mon sens la que se cache le point de vue du réalisateur."

Exactement! L'objectif du docu n'est pas de dresser un portrait à charge contre Jordan ou de surligner au marqueur le moindre de ses travers. Finalement, les images parlent très bien d'elles-mêmes et c'est là toute la subtilité de The Last Dance. Pour ma part, j'ai beaucoup appris sur la personnalité de ce mythe vivant (qui en est moins un désormais).

Les déclarations de ses anciens coéquipiers, bien qu'empreintes d'un grand respect (qui n'est pas feint, j'en suis persuadé), témoignent aussi de l'ambivalence de ce sportif génial mais tyrannique.

Tout cela transparaît encore bien mieux lors du second visionnage (oui, déjà!). A présent, j'ai même une autre opinion du sort réservé à Krause, plus nuancé qu'on pourrait le croire au premier abord. Après tout, le general manager présentait lui aussi deux facettes très distinctes, l'une digne d'éloges et l'autre détestable (mais pour des autres raisons que MJ).

Arnold Petit - Rédaction
26/05/2020 à 11:42

@Birdy Jojo

C’est justement toute l’ambiguïté. La série-documentaire se vend comme un retour sur la dynastie des Bulls dans les années 90 alors qu’elle le traite majoritairement par le prisme de Michael Jordan, sans qui ESPN n’aurait jamais pu avoir les images d’archives. L’ancien joueur refusait de les faire paraître plus tôt parce qu’il avait peur qu’elles projettent une mauvaise image de lui et que les gens le prennent pour un tyran, c’est lui-même qu’il l’a reconnu. Étant donné le contrôle acharné qu’il a sur son image et que ses prises de paroles depuis sa retraite sont rarissimes, il n’aurait jamais accepté de se prêter à un tel exercice s’il ne s’était pas assuré qu’on le présente comme une légende vivante plutôt qu’étant un type prêt à trouver n’importe quelle excuse pour affirmer sa supériorité sur les autres, même ceux qui ne demandaient rien ou qui participaient à sa réussite.

Les intervenants défilent les uns après les autres pour raconter leur petite anecdote, puis se rattachent finalement à Jordan, pièce maîtresse de l’équipe et sujet central de la série-documentaire de Jason Hehir, qui est un grand fan de l’ancien basketteur.

Parler de son divorce aurait été intéressant et aurait probablement montré que Michael Jordan a aussi fait passer le basket-ball devant sa famille. Sa femme n’est mentionnée qu’une fois, si je me souviens bien, lorsqu’il l’appelle après avoir gagné le titre, et ses enfants n’ont le droit qu’à une petite apparition, dans les derniers épisodes.

L’édifice est déjà déséquilibré, comme le prouve la structure narrative qu’emprunte le documentaire pour essayer de brasser le plus large possible, mais de manière assez superficielle. Il n’y a rien de nouveau dans ce qui est dévoilé, tout avait déjà été mentionné auparavant. Jason Hehir ne se contente que de le mettre brillamment en forme, avec de très belles archives.

Krause n’est plus là pour se défendre et la série-documentaire est bien contente que ce soit le cas.

Quand Jerry Reinsdorf explique les raisons de la reconstruction de l’équipe (que Jordan découvre soi-disant pour la première fois), c’est Jordan, encore une fois, qui reste convaincu que tout ce beau monde allait rempiler pour une année de plus et qu’il aurait été possible de prolonger Phil Jackson. Difficile à envisager avec un Pippen de plus en plus gourmand, un Rodman de moins en moins gérable et une équipe qui reste unie seulement par les résultats et dépend beaucoup de la forme de sa superstar. D’autant que le lock-out aurait forcé les Bulls à signer tous ces contrats sans connaître la date de reprise de la saison NBA. Jordan peut se convaincre autant qu’il veut de la possibilité de décrocher un septième titre, ça reste un rêve qu’il n’a jamais réalisé et qu’il regrette encore aujourd’hui, comme le prouve son discours. Et même s’ils avaient tous remis le couvert pour la course à un septième titre, rien ne dit qu’ils l’auraient effectivement remporté face aux Rockets d’Hakeem Olajuwon.

Dennis Rodman avait besoin d’attention pour combler le manque dans sa jeunesse, comme le montre les épisodes, et il l’a désespérément attirée pendant toute sa carrière, encore aujourd’hui.

Aussi grandiose soit-elle (et je reconnais très volontiers qu’elle l’est), la série-documentaire est réalisée d’abord et surtout à la gloire de Michael Jordan. Un joueur qui s’est élevé au rang de mythe à la sueur de son front et la force de son poignet, qui a fait découvrir le basket-ball à des milliers de personnes (y compris moi), mais qui est prêt à écraser n’importe qui, qu’il soit sur son chemin ou pas, pour pouvoir l’emporter.

Et pour conclure, il n’y a pas de procès d’intention, il suffit de prendre les faits en considération puis de voir ce qu’a provoqué la série documentaire. Depuis sa sortie, personne n’ose remettre en question le statut de meilleur joueur de tous temps de Jordan, devant James, Bryant, Bird, Johnson ou Russell. Mission accomplie.

Birdy
26/05/2020 à 09:50

Et pour conclure, Arnold, attention à ne pas tomber dans le procès d'intention à la fin, car vous juxtaposez une période ("vers 2016") et un fait : MJ validé l'utilisation des images, pour en tirer une conclusion totalement subjective : il souhaitait rappeler à tous qui est le Goat, au moment du titre de LeBron.
Je vous rappelle les 20 ans du dernier titre ? Cela me semble une raison plus forte.
Je ne sais pas si vous êtes vous même fan de LeBron James (impossible de vous en vouloir, il est énorme), et que cela vous a poussé à en tirer une conclusion un peu trop hâtive et orientée.
Mais cela n'est pas au niveau de votre article qui est de qualité, malgré cette envie d'un procès à charge contre MJ (demandez vous pourquoi, surtout si vous verriez plus LeBron sur le trône),

Birdy
26/05/2020 à 09:41

Désolé pour les fautes, je me suis pas relu...
Et j'ajoute que les affres de sa vie privée ne me font ni chaud ni froid.
Il jouait au casino ? Buvait ? Exagérait sur les paris ? Vous devriez considérer l'arc sur Dennis Rodman comme une réponse à ce besoin d'évasion qu'ont tous les champions aussi exposés.

Birdy
26/05/2020 à 09:36

@bof : j'avais relevé également cette contradiction. Si MJ souhaitait éviter d'être égratigné, il n'avait qu'à refuser de sortir les images, ou interdire de parler de tout autre chose que du sportif.
Le docu laisse en plus largement la place à la controverse et le spectateur ne peut sortir avec qu'avec deux sensations de ces 10 épisodes :
1/ c'était un joueur simplement fantastique, sorte de mélange entre la grâce/technique parfaite de Federer, le mental de gladiateur de Nadal, et la soif de conquête de Djokovic.
2/ il n'avait aucune limite pour atteindre ses objectifs, faisnfsat de lui un beau salopard isolé. La je rejoins le com d' Arnold sur sa solitude dans le vestiaire, entouré de ses gardes du corps plus que de ses coéquipiers. Et c'est à mon sens la que se cache le point de vue du réalisateur. Il ne cherche aucunement à dédouaner MJ de ses vices. Il nous apparaît à la fin comme un monstre égocentrique et c'est une terrible parabole du coût du succès ultime : certes la presse en a trop fait à epier ses faits et gestes à la loupe en inventant n'importe quoi. Mais pour devenir légal d'un "Dieu noir", tu finiras forcément seul, hanté par tes victoires autant que par tes sacrifices.

Je trouve magnifique ce docu car il laisse transpirer cette question que peut regardent dans les yeux avec honnêteté : jusqu'où seriez vous prêt à aller pour vaincre ?

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