Vernon Subutex : Virginie Despentes taille la série Canal+, "vision du prolétariat par la bourgeoisie"
Vernon Subutex a été adapté en série, avec Romain Duris, sur Canal+. Et Virginie Despentes trouve ça bien raté.
Entre janvier 2015 et mai 2017, Vernon Subutex de Virginie Despentes est devenu un petit phénomène en librairie. Canal+ n'a pas attendu longtemps pour y voir une opportunité : en avril 2016, une adaptation sous forme de série est annoncée, avec Virginie Despentes elle-même à l'écriture, aux côtés de Cathy Verney (derrière la série Hard).
Trois ans plus tard, Vernon Subutex avec Romain Duris est arrivée. Mais sans Despentes, qui a quitté le projet après quelques mois. Interrogée dans Society sur les coulisses, l'écrivain de King Kong Theory, également réalisatrice de Baise-moi et Bye Bye Blondie, n'a pas pris de pincettes pour raconter ce qui s'est passé.
Quand le videur te bloque à l'entrée de la soirée Canal
Virginie Despentes explique d'abord à Society pourquoi elle a accepté de rejoindre l'équipe au départ :
« Au début, j'ai accepté de bosser dessus parce que la réalisatrice avait fait un truc qui s'appelait Hard, que j'avais pas trouvé horrible. Mais au bout de trois mois, ça s'est délité. »
Directement visée : Cathy Verney, la créatrice de la série, qui était à l'origine l'autre tête pensante de l'adaptation avant que Despentes s'en aille.
« Elle, en plus, c'est la soeur d'un très haut placé de Vivendi ; très, très proche de Bolloré. Ça, je l'ai compris quand on a commencé à travailler, et tu te rends vite compte qu'il n'y a pas de discussion possible : toi, tu vas partir, et elle va rester faire ce qu'elle veut. Et c'est ce qui s'est passé. »
Romain Duris dans Vernon Subutex
Virginie Despentes donne quelques exemples précis des points de friction :
« Ils n'avaient aucune idée de rien, la seule chose à laquelle ils tenaient, c'était que Vernon doive plus de deux ans de loyer. Et tu leur dis : "Mais pourquoi est-ce-que vous voulez qu'il doive deux ans de loyer ? C'est très rare de rester deux ans sans se faire expulser, dans un logement en plein Paris !" (...) Je ne sais pas si c'est resté, mais ils y tenaient comme des fous. (...) Mais qui fait ça ? Vous connaissez quelqu'un qui fait ça, vous ? Non, personne. »
Pour simplifier, Despentes décrit une "vision du prolétariat par la bourgeoisie", et achève Vernon Subutex.
Elle conclut néanmoins en voyant le positif : le joli chèque qu'elle a reçu.
« C'est une douche de thunes. C'est pas que je m'en fous, mais ça passe quoi. C'est politiquement que je suis vraiment déprimée. Et la réalisatrice, la pauvre, elle habite dans mon immeuble. Je la terrorise depuis un an et demi avec ma "désagréabilité". »
Vivement qu'elle écrive un roman sur cette cohabitation digne d'un mauvais téléfilm, sur fond de Gilets jaunes (dont elle parle dans l'entretien avec Society).
18/05/2019 à 15:27
Série complètement ratée. Rien à sauver par rapport au bouquin.Rien.
18/05/2019 à 09:15
Ben au contraire, c'est bon signe quand même qu'une auteur puisse dire tout le mal qu'elle pense de l'adaptation de son œuvre, non? Qu'elle touche son chèque, c'est normal, ça s'appelle le "droit d'auteur" (#auteursencolère)!
17/05/2019 à 23:52
ha tient Usul à fait une série ?
17/05/2019 à 23:27
"on ne peut pas accepter le chèque et cracher dans la soupe au nom d'une soit disante intégrité artistique de gauche !
fin de l'histoire"
Donc elle doit se faire niquer deux fois?
17/05/2019 à 21:22
J'ai lu la trilogie avant de savoir qu'elle allait être adaptée en série. J'ai aimé le roman bien qu'il ne soit pas exempt de défauts. Le fait que Virginie Despentes soit crédité à l'écriture du scénario de la série m'a rassuré. Quand j'ai vu que Romain Duris aurait le rôle-titre, j'ai commencé à déchanter. Peut pas blairer ce type. Je le trouve mauvais et pas du tout charismatique. Ce qui est un peu embêtant parce que Subutex est un loser mais un loser charismatique, pas cette espèce de crevette à laquelle la barbe va si mal, qu'est Duris.
Et puis j'ai vu les deux premiers épisodes de la série et j'étais sur le cul.
filmé comme un téléfilm, pas une image intéressante. Éclairé comme une salle des fêtes pour le loto dominicale. Des acteurs en roue libre alors que le roman a été écrit pour être - éventuellement - adapter en série. Des dialogues avec du vocabulaire et une signification. Des situations justifiées, réalistes et documentées sur la vraie vies des vrais gens. Et à l'arrivée, on a une comédie vaguement dramatique jouée par une palanquée d'acteurs mauvais et mal dirigés, à propos d'une réalité telle que les film français au kilomètre qu'on nous pond chaque année nous ont habitués , c'est-à-dire une vision parisienne et bourgeoise de la vie. Un truc qui n'existe pas, où les personnages n'ont que des problèmes de riches. Du psychodrame de telenovela.
Concernant l'adaptation du roman ? Rien. À part quelques répliques ici ou là. Subutex n'est plus un loser charismatique bloqué dans une utopie des années 90, mais un parasite dont le seul objet dans la vie c'est squatter l'appart et la vie de ses potes friqués et y créer des situations censées être le ressort dramatique de la série.
Trois romans, chacun ayant un ton bien à lui. On part de la fresque sociale, on enchaîne avec un polar et on fini presque dans le fantastique avec une projection dans le futur et la possibilité de communiquer avec d'autres dimensions.
Voilà ce qu'il était possible d'adapter en plusieurs saisons avec un autre casting, un autre réal et une autre chaîne qui ne se prenne pas pour autre chose que ce qu'elle est, un truc à péage aux mains d'un oligarque sans idée - pléonasme.
Que Despentes ait été payée pour l'adaptation de son oeuvre c'est normal, et encore heureux. Je rappelle aux pères-la-morale qu'en France, on adapte ce qu'on veut du moment qu'on paie pour ça, et que l'auteur ne peut pas s'y opposer. Donc l'auteur prend l'oseille et essaie de participer au développement de son oeuvre sur un autre medium.
Maintenant que Despentes dise tout le mal qu'elle en pense, moi je dis que ce n'est pas trop tôt. Parce que dans la foulée de la diffusion de la série, je n'ai lu que des critiques complaisantes de la part de gens qui n'ont certainement ni lu, ni encore moins compris de quoi parle ce roman. Et je me sentais un peu seul avec ma frustration.
Cette adaptation par Canal+, cette chaîne qui n'est plus, depuis longtemps, qu'une marque avec un slogan dont tout esprit punk ou contestataire a disparu, est juste une honte et une trahison. De la grosse caca pour les merdologues qui ne regardent la télévision que pour bien être sûr qu'on y trouve que de l'excrément bien emballé.
17/05/2019 à 21:06
J'ai lu la trilogie avant de savoir qu'elle allait être adaptée en série. J'ai aimé le roman bien qu'il ne soit pas exempt de défauts. Le fait que Virginie Despentes soit crédité à l'écriture m'a rassuré. Quand j'ai vu que Romain Duris aurait le rôle-titre, j'ai commencé à déchanter. Peut pas blairer ce type. Je le trouve mauvais et pas du tout charismatique. Ce qui est un peu embêtant parce que Subutex est un loser mais un loser charismatique, pas cette espèce de crevette à laquelle la barbe va si mal qu'est Duris.
Et puis j'ai vu les deux premiers épisodes de la série et j'étais sur le cul.
filmé comme un téléfilm, pas une image intéressante. Éclairé comme une salle des fêtes pour le loto dominicale. des acteurs en roue libre alors que le roman a été écrit pour être - éventuellement - adapter en série. Des dialogues avec du vocabulaire et une signification, des situations justifiées, réalistes et documentées sur la vraie vies des vrais gens. Et à l'arrivée, on a une comédie vaguement dramatique jouée par une palanquée d'acteurs mauvais et mal dirigés sur une réalité de film français, c'est-à-dire une vision parisienne bourgeoise de la vie, un truc qui n'existe pas.
Des situations présentes dans le livre mais à la signification inversée. Des éléments chronologiquements
17/05/2019 à 18:04
Elle est payée et probablement bien pour l'adaptation de son œuvre.
Elle n'imaginait quand même pas que Canal plus ferait dans le trash.
Si cela ne lui va pas elle rend la monnaie et adapte son œuvre elle même.
L'argent touché n'a rien d'un concept c'est du sonnant et trébuchant
C'est simple aussi
17/05/2019 à 17:11
Pourquoi lui en vouloir de parler ?
Canal savait ce qu'ils faisaient en l'embauchant. Qu'elle a son caractère, son indépendance et qu'elle se barrerait si on trahissait l'oeuvre de départ. Du coup ceux à blâmer sont ceux qui pensait l'acheter.
A moins qu'une femme indépendante, qui a son franc parler et qui gagne de l'argent soit un concept trop difficile à accepter.
17/05/2019 à 16:28
J’ai bien aimé les bouquins; la bande annonce de la série fait pas envie du tout. Ça a l’air lissé, consensuel, en mode hipster.
17/05/2019 à 16:05
on ne peut pas accepter le chèque et cracher dans la soupe au nom d'une soit disante intégrité artistique de gauche !
fin de l'histoire