Suicide Squad : pourquoi la fin de Batman est ratée, et gâche les jeux Arkham

Lucas Jacqui | 15 février 2024
Lucas Jacqui | 15 février 2024

Suicide Squad : Kill the Justice League conclut la saga des jeux Batman : Arkham, et elle a tout pour décevoir.

Peu de jeux récents mettent en scène la Justice League, et le dernier en date vise à les massacrer en incarnant la Suicide Squad désormais bien connue grâce à Suicide Squad de David Ayer et The Suicide Squad de James Gunn. Malheureusement pour Superman, Wonder Woman et Batman, le jeu développé par Rocksteady n'a pas convaincu la presse. Pire, Suicide Squad a fait un moins bon démarrage que le désastre Marvel's Avengers.

Sauf qu'en plus de devoir mettre en scènes plusieurs super-héros légendaires, le titre a un lourd héritage à prendre en compte. En effet, Suicide Squad fait suite à une saga aussi qualitative en tant que jeu qu'en simple adaptation de comics : Batman Arkham. Aussi, après quatre aventures centrées sur le Chevalier Noir de Gotham (Arkham Asylum, Arkham City, Arkham Origins et Arkham Knight), Suicide Squad est censé être la conclusion. Et elle est très loin d'être à la hauteur de Batman.

 

Suicide Squad : Kill the Justice League : photoLes dernières personnes vues par Batman

 

the dark knight ne returnera plus

Si Harley Quinn, King Shark, Captain Boomerang et Deadshot sont réunis pour former la Suicide Squad, c'est parce que l'alien Brainiac est venu envahir la Terre en lobotomisant les habitants. L'extraterrestre se fait ainsi une armée dévouée constituée de ses victimes. Et parmi ses "recrues", Brainiac compte Superman, Batman, Flash et Green Lantern – Wonder Woman étant immunisée au contrôle mental. Les années d'expérience à combattre le crime du Justicier de Gotham lui servent donc à présent à tuer et asservir des innocents.

 

Suicide Squad : Kill the Justice League : photoBatniac

 

D'ailleurs, dans un clin d'œil amusant aux séquences d'infiltration des jeux Batman Arkham, la Suicide Squad – et donc le joueur – va se confronter une première fois à l'ex-héros qui les met hors d'état de nuire un à un. Ce sera l'une des rares marques de respect envers le personnage et sa série vidéoludique.

Mais l'intitulé du jeu ne ment pas, la Suicide Squad est là pour tuer la Justice League, y compris Batman. Alors après avoir laissé Lex Luthor utiliser Bruce Wayne comme cobaye, la Squad pose Batou sur un banc en pleine ville. Harley Quinn crache sa haine au visage du Chevalier avant de lui tirer une balle dans la tête, le faisant basculer en arrière. À la suite de ça, l'équipe de vilains papote tandis que l'on voit les jambes en l'air à moitié en hors-champ de l'Homme Chauve-Souris comme s'il s'agissait de n'importe quel PNJ mort.

 

Suicide Squad : Kill the Justice League : photoLa dernière image que l'on a de Batman

 

batman amère défaite

Mais pourquoi tant de frustration pour cette fin ? Après tout, le personnage a eu droit à un long développement retraçant toute sa carrière de justicier en solitaire. C'est donc la suite logique que l'on découvre Batman aux côtés de ses alliés que sont la Justice League contre une menace mettant en péril la Terre. Et qu'il meurt en combattant avec eux offre un certain symbole.

Sauf que Suicide Squad donne surtout le sentiment de prendre un train en route et d'avoir manqué des chapitres utiles pour comprendre ce Batman. Car le lien entre la fin d'Arkham Knight (où le héros dévoilait son identité et mettait en scène sa mort) et le jeu sur la bande d'affreux est abordé à la va-vite via deux panneaux en carton et une voix off. Ce qui est encore plus aberrant est que cette scène traite également de la rencontre entre le Chevalier et Superman – le surhumain ayant eu droit à une référence dans Arkham Knight. Ce moment fort entre les deux figures les plus populaires des comics n'a donc aucune ampleur.

 

Batman : Arkham Knight : photoSalut mon pote

 

Et puis, Suicide Squad met face à nous un Batman déjà zombifié dont la dernière bataille en tant que héros conscient n'est pas montrée. Le titre de Rocksteady ne raconte de Bruce Wayne que l'homme contraint de servir Brainiac – excepté un hologramme où Batman devient un Wikipédia vocal. On ne verra donc jamais le héros urbain se battre avec la Justice League. Et même aux portes de la mort, Batman n'a aucune parole qu'un sursaut de conscience pourrait lui donner.

Et encore, cette fin brutale et sans solennité – c'est pire pour les autres membres de la Justice League, seule Wonder Woman est à peu près épargnée – prend un ton bien plus amer dans l'épilogue de Suicide Squad : Kill the Justice League. En effet, à travers un programme TV, un hommage est fait à Batman (mais pas les autres héros) et son doubleur officiel Kevin Conroy, décédé en novembre 2022.

Tout savoir sur Suicide Squad : Kill the Justice League

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commentaires
Pas d'idée de pseudo
15/02/2024 à 20:09

Pourquoi intégrer au chausse pied dans l'univers Arkham un jeu si différent?

Pseudo1
15/02/2024 à 14:13

@Lucas

Ok merci, j'ignorais ce détail. Je pensais que Rocksteady avait eu l'intelligence de ne pas toucher à sa trilogie/masterpiece...

FLiflon
15/02/2024 à 14:00

Sauf que batman n'est pas mort, il y a plusieurs indices dans tout le jeu qui montre que batman va revenir donc faut arrêter de dire qu'il est mort

Lucas Jacqui - Rédaction
15/02/2024 à 12:46

@Pseudo1
Oui. Malheureusement.

Pseudo1
15/02/2024 à 11:18

Hum, alors véritable question svp : ce Suicide Squad est vraiment censé se passer dans le même univers que les Arkham ?