Test Exoprimal : le vrai problème de ce Pacific Rim à la sauce Jurassic Park

Marvin Montes | 22 juillet 2023
Marvin Montes | 22 juillet 2023

C'est quoi Exoprimal ? C'est des humains lambdas pilotant des exosquelettes surpuissants, aux prises avec des vagues ininterrompues de dinosaures surgissant de portails dimensionnels. Quelque chose entre Pacific Rim et Jurassic Park en somme. Il faut bien avouer que le concept du jeu vidéo Capcom (Resident Evil mais aussi... Dino Crisis), sorti le 14 juillet 2023, avait de quoi enchanter. Malheureusement, le plaisir est incomplet puisque le contenu est absent, et c'est un vrai problème.

Exoprime à la nouveauté

Entre le lancement du remake nouvelle génération de Resident Evil 4 et le renouveau (qui a plus ou moins convaincu tout le monde) de sa franchise historique Street Fighter au travers de son sixième opus, il faut bien avouer que le planning de Capcom était assez lourd en cette année 2023. Et pourtant, l'éditeur et développeur de jeux vidéo japonais ne manque pas l'occasion d'agrémenter son catalogue d'une nouvelle licence totalement inédite.

 

 

Annoncé en mars 2022 pour finalement voir le jour en juillet 2023, Exoprimal promettait énormément sur la base de son simple concept. Une équipe d'exosquelettes aux capacités diverses, des légions de dinosaures assoiffés de sang, une lutte impitoyable entre les deux camps : avouons que notre curiosité fut immédiatement piquée.

Cependant, l'expérience amène aussi à garder la tête froide, et les souvenirs du pétard mouillé Anthem sont encore vivaces (petit ange parti trop tôt). Alors Exoprimal, vrai délire régressif ou gigantesque coup d'esbroufe ?

 

Exoprimal : photoPrêts pour la bagarre

 

Pacific dino crisis

Pour justifier de ses affrontements homériques, Exoprimal propulse le joueur en l'an de grâce 2040, année où des hordes de dinos belliqueux réapparaissent partout sur la Terre. Heureusement, la mégacorporation Aibius est en mesure de fournir à l'humanité deux atouts majeurs pour contrer la menace préhistorique. D'abord, la toute puissante intelligence artificielle Léviathan, capable de prédire les futures zones d'émergence des prédateurs. Et ensuite, et surtout : un équipement militaire de pointe constitué d'exosquelettes armés jusqu'aux dents.

Trois ans après le début de ce Jurassic Park grandeur nature, une escouade de bras cassés au doux nom de Hammerheads s'écrase sur l'ile de Bikitoa à la suite d'un mystérieux phénomène. Sur place, le pilote de mecha Ace est forcé par Léviathan à participer à des simulations mortelles, le mettant aux prises avec l'envahisseur, mais aussi avec d'autres exocombattants. Le décor est planté.

 

Exoprimal : photoLe dernier rempart

 

Soulignons sans tarder la grande réussite du jeu : non, le gameplay ne repose pas sur un simple assemblage geek fixé à la volée. Exoprimal tient ses promesses, et même plus. Le sentiment de puissance est bien présent à bord des combinaisons robotiques (bien mises en valeur par la vue TPS) et massacrer du dino à la pelle devient vite un passe-temps tout à fait convenable.

Du raptor au tyrannosaure en passant par le ptéranodon, l'agréable variété d'adversaires présents forcera le joueur à user de ses capacités d'adaptation. Et c'est ici que se situe la subtilité inattendue du jeu.

Exoprimal laisse en effet la possibilité de manier une dizaine d'exosquelettes, répartis en trois catégories : Assault, plutôt mobile et tournée vers l'offensive ; Tank, classe lourde et capable d'encaisser un maximum de dégâts ; et Support, dotée de compétences spécifiques dédiées au soin et à l'affaiblissement de l'adversaire. Surprenant mais bienvenu, l'aspect tactique du combat n'est pas à négliger, et il conviendra de monter une équipe réellement polyvalente pour affronter les plus grands défis du mode principal du jeu, le bien nommé "survie jurassique".

Ah, on ne vous a pas prévenu : c'est aussi le seul mode d'Exoprimal.

 

Exoprimal : photoProfitez bien de la cinématique d'intro, il n'y en aura pas beaucoup d'autres

 

Contenu fossile

En effet, à l'heure où sont écrites ces lignes, le mode survie jurassique est bel et bien la seule activité présente dans Exoprimal. Le principe est simple : le joueur effectue une extermination dinosaurienne de masse, avant d'affronter une équipe d'exocombattants rivaux, controlée par d'autres joueurs ou par le jeu selon ses préférences. Peu importe que l'on perde ou que l'on gagne, l'histoire progresse et... c'est à peu près tout.

Il faudra donc se farcir une vingtaine d'heures de jeu bâtie sur le même modèle pour voir la conclusion de l'intrigue, dont un bon tiers sur la carte d'introduction. Les activités ponctuelles se comptant sur les doigts d'une main (escorte ou destruction d’une cible particulière), la répétitivité devient vite une menace plus terrifiante que les créatures d'un autre temps.

 

Exoprimal : photoLa promesse

 

Nous surveillerons donc du coin de l'œil un potentiel enrichissement du contenu qui rendrait justice aux belles promesses du jeu, mais il est difficile en l'état d'y voir autre chose qu'un joli gâchi.

Test réalisé sur Xbox Series X. Exoprimal est disponible depuis le 14 Juillet 2023 sur Playstation 4, Playsation 5, Xbox Series, PC et dans le catalogue du Game Pass.

 

Exoprimal : photo

Résumé

Difficile d'émettre un avis définitif sur le paradoxe Exoprimal, coincé entre un gameplay intéressant et un contenu famélique quasiment rédhibitoire. On ne mettra pas de côté une possible amélioration, que l'on espère rapide.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(0.3)

Votre note ?

commentaires
Jaygame
23/07/2023 à 11:34

Anthem n’était pas un pétard mouillé. C’était un jeux totalement jouissif et fun, mais plombé par une sortie trop rapide imposé par EA, donc avec pas mal de bug, qui ont été corrigé pour la grande majorité. Mais EA n’a pas voulu continuer sur ce jeu, qui devait avoir une grosse mise à jour.

votre commentaire