Le trip mystique d'Al Pacino et Meryl Streep : Angels in America, la mini-série oubliée

Geoffrey Fouillet | 14 mars 2024
Geoffrey Fouillet | 14 mars 2024

Quand épopée rime avec modernité, cela donne Angels in America, la mini-série de Mike Nichols, adaptée de la pièce éponyme. Et c’est à se damner !

On a beau connaître la force de frappe d’Hollywood, elle nous surprend toujours, d’autant plus lorsqu’elle excède le champ du cinéma pour galvaniser celui de la télévision. Cette providentielle "remontada" du petit écran, encore considéré par certains comme le parent pauvre du 7e art (vraiment, on ne peut plus rien pour eux), advient surtout grâce à la chaîne HBO au tournant des années 2000. Les Sopranos ouvre bien sûr la voie, et dans son sillage, Angels in America permet au format sériel de décoller de plus belle.

C’est alors Mike Nichols, cinéaste fameux, célébré notamment pour Le Lauréat, qui chapeaute cette adaptation de la pièce de Tony Kushner. Avec un budget de 60 millions de dollars (une petite fortune à l’époque, bien avant les dépenses pharaoniques de Game of Thrones) et un casting insensé (Meryl Streep, Al Pacino et Emma Thompson pour les plus connus), Angels in America a tout du rouleau compresseur. Mais au-delà de sa fabrication, c’est la nature proprement délirante du projet qui sidère.

 

Angels in America : photo, Meryl StreepGloire aux postiches !

 

TOTAL LOOK QUEER

New York, 1985. Posé ainsi, on pourrait s’imaginer dans un film de John Carpenter, mais il s’agit ni plus ni moins que du cadre spatio-temporel dans lequel se déroule Angels in America. Dans la ville qui ne dort jamais, du temps des années Reagan, plusieurs personnages se croisent sur fond d’épidémie du sida et de présages apocalyptiques. Parmi eux, Prior (Justin Kirk) annonce à son conjoint Louis (Ben Shenkman) qu’il est atteint du VIH, avant de recevoir la visite de l’Ange de l’Amérique (Emma Thompson) et d’être auréolé du titre de Prophète suprême. Oui, tout un programme !

Les intrigues parallèles ne manquent pas et ajoutent au capharnaüm ambiant. Un sentiment encore exacerbé par le jeu de travestissement auquel s’adonnent les comédiens, incarnant pour certains différents rôles. Meryl Streep interprète ainsi la mère de Joe (Patrick Wilson), le fantôme d’Ethel Rosenberg, envoyée sur la chaise électrique par Roy Cohn (Al Pacino), un rabbin et l’Ange d’Australie. De quoi solliciter l’équipe HMC (Habillage, Maquillage, Coiffure) à temps plein, et aiguiser nos facultés de super-physionomistes.

 

Angels in America : photo, Justin KirkDrag Queen Forever

 

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commentaires
Lili44
15/03/2024 à 13:31

Petite merveille de ton et d'interprétation. Oui, à redécouvrir d'urgence.

Nico1
15/03/2024 à 10:54

Il faut que je découvre ça de toute urgence

cooper
14/03/2024 à 21:55

J'ai toujours voulu voir cette série mais j'ai jamais réussi a mettre la main dessus.

Oliviou
14/03/2024 à 21:04

Merci pour ce bel article, et cette découverte.